Cependant, ces projets ambitieux restent toujours en attente malgré les besoins pressants exprimés sans cesse dans les secteurs stratégiques prometteurs, tels que les transports, l’industrie et l’agriculture, pour ne citer que ceux-là. Leur concrétisation est de nature, selon des spécialistes, à insuffler une nouvelle dynamique à l’activité socioéconomique dans la région, qui constitue un carrefour actif privilégié et un pôle d’échanges important au sud-ouest du pays, à mi-chemin entre Alger et Oran.
Il en est ainsi, de prime abord, de la pénétrante Chlef-Ténès (53 km), dont le chantier est à l’arrêt, depuis des années, dans sa première tranche de 22 km, avec un taux de réalisation de 52%, selon une estimation officielle. L’achèvement et la mise en service de ce premier tronçon, sur les trois prévus entre l’autoroute Est-Ouest et le port commercial de Ténès, aurait pu, de l’avis même d’operateurs économiques utilisant cette dernière infrastructure, contribuer sensiblement à l’élimination du grand point noir du trafic routier entre Ouled Fares et Bouzeghaïa , en attendant le lancement des deux autres lots programmés de cette dernière localité jusqu’au port commercial de Ténès . On ne désespère pas toutefois ici de voir le chantier en question reprendre son cours normal, d’autant plus que la section comprise entre l’autoroute Est-Ouest et la commune d’Ouled Fares, est à un stade avancé. L’achèvement et l’exploitation de cette œuvre stratégique permettra non seulement de désengorger le nord de la wilaya, mais aussi de favoriser et promouvoir les exportations hors hydrocarbures, sachant que l’entreprise des ciments et dérivés (ECDE) de Chlef s’est déjà lancée, depuis l’année écoulée, dans les exportations du clinker (ciment semi-fini) vers l’Europe et l’Afrique et devra poursuivre cette opération cette année avec un objectif d’expédition de 3 millions de tonnes, dont 2 millions de clinker et 1 million de ciment.
Le port commercial de Ténès, qui joue en effet un rôle important dans le domaine, offre assurément de nombreux avantages aux exportateurs concernés, notamment pour ce qui est des expéditions et du traitement des opérations liées aux marchandises. Il a néanmoins besoin de l’extension de ses capacités d’accostage pour pouvoir accueillir les gros navires. Là aussi, le projet d’extension et de modernisation de ce port tarde à voir le jour alors que les études techniques ont été finalisées depuis des années, selon nos informations. Ce qui est valable aussi pour l’aéroport international Aboubakr Belkaïd de Chlef qui dessert, depuis juin 2006, les villes françaises de Paris et Marseille, en aller et retour et toutes les semaines. Le projet d’extension et de modernisation de ses installations, annoncé officiellement en 2012, n’a toujours pas été mis en branle, notamment au niveau de l’aérogare principale. Il faut rappeler que les dessertes en direction de Paris et de Marseille, ont repris en novembre dernier après une longue interruption due à la pandémie de Covid-19. Sur le plan urbain, le secteur des transports a besoin aussi d’une modernisation des moyens de déplacement des usagers, comme l’introduction du tramway au chef-lieu de wilaya, dont l’étalement urbain a connu une expansion fulgurante pendant les trente dernières années.
Autre projet structurant, qui a été réalisé en grand partie, mais qui est longuement attendu à ce jour, est la nouvelle zone industrielle de Boukadir, d’une superficie de 200 hectares, qui devrait prendre en charge les investisseurs potentiels, dont 50 d’entre eux qui étaient initialement positionnés au niveau de l’autre zone industrielle sise à Oued Sly, dont le sort reste inconnu. Pour l’heure, il n’existe qu’une seule zone industrielle opérationnelle à Oued Sly qui abrite les grands complexes industriels publics et privés, tels que le complexe ECDE de production de ciment , la Nouvelle verrerie, des unités du secteur plasturgie, deux briqueteries et une faïencerie, entre autres. L’agriculture n’est pas en reste puisqu’elle est également concernée par un projet en attente relatif à la mise en valeur des terres de la plaine de Yessria, à l’est de Oued Fodda, et le développement de cultures stratégiques à la faveur du réaménagement globale de la plaine irriguée de Bir Saf Saf dans la même zone. Dans l’ensemble, la concrétisation de ces projets structurants aura, à coup sûr, des retombées positives sur la croissance économique et l’emploi, tout en consolidant le rôle de la ville de Chlef en tant que grand carrefour entre Alger et Oran, en raison de sa position géographique privilégiée.