L’université d’Avignon (France) l’a qualifié de l’un des chercheurs les plus influents au monde. L’Algérien Farid Chemat, grand professeur en chimie végétale, vient de décéder à l’âge de 55 ans. Enfant de la localité de Soumaâ, le défunt a été un élève brillant durant tout son cursus scolaire et universitaire dans son pays d’origine. Inscrit en doctorat en France, la presse hexagonale reconnaît en lui le chercheur influent à l’échelle mondiale et l’homme généreux qui aime partager son savoir avec les autres, allant jusqu’à créer «une chaire à l’Unesco pour transmettre son savoir-faire en chimie verte», en formant notamment la population africaine aux techniques de l’extraction écologique «pour pallier la future disparition des énergies fossiles».
Débutant sa remarquable carrière de recherche à Toulouse, en passant par les Pays-Bas et la Réunion avant d’arriver à Avignon en 2006, il a été cité, à cinq reprises, parmi les chercheurs les plus influents au monde par le classement «Highly cited researchers», baromètre pour mesurer l’influence et le rayonnement des scientifiques dans le monde. A l’Université d’Avignon, il a créé et dirigé, depuis 2006, le Groupe de recherche en éco-extraction des produits naturels. «Je ne cherche pas une étoile de général supplémentaire, j’ai toujours voulu que ma recherche soit utile à la société. Voir d’autres utiliser mes travaux me fait plaisir, mes brevets ne servent pas à finir dans des coffre-forts... Avec chaque industriel avec qui je travaille, je mets une clause : il a le brevet un jour avant tout le monde et le lendemain il est publié», avait-il confié un jour à un journal français. Activant notamment dans le domaine de la parfumerie, il a toujours estimé que «l’avenir vient du végétal, on peut tout faire avec. On travaille sur l’extraction de molécules de végétaux pour faire tous les produits, mais que ce soit viable économiquement et écologiquement». Pour lui, et toujours d’après ses déclarations aux médias français : «Quand on dit parfum, on pense à quelque chose de propre... Mais pour extraire un millilitre d’huile essentielle de rose, il faut au minimum entre 2 à 3 kg de roses et des solvants pétroliers toxiques. On a créé un système qui peut extraire, sans eau et sans solvant, directement l’huile essentielle par un procédé physique, c’est un système qui est déjà utilisé par certains industriels qui ont changé leurs pratiques pour limiter leur impact environnemental.»
Sa famille, ses amis, ses anciens camarades... lui ont rendu un vibrant hommage hier (lundi) sur les pages Facebook de la commune de Soumaâ. Pudique et sportif à la fois, élève brillant dès son jeune âge..., voilà des qualités du défunt qui ont été citées fièrement mais avec beaucoup de tristesse.