Mardi dernier, vers 11h, beaucoup de monde attendait l’accostage d’un petit métier de 10 m qui avait capturé un requin pèlerin dont les dimensions dépassaient celle de l’embarcation. Une curiosité. Les téléphones portables sont utilisés pour immortaliser l’événement.
Des engins sont rapidement apparus sur le quai pour décharger le malheureux poisson filtreur, inoffensif pour l’homme. On commence à déchirer le filet de pêche. Le requin pèlerin a été pris dans un filet dérivant (maille 20 centimètres), à 14 km au large de la côte cherchelloise, selon nos sources.
Or, en période de pêche côtière, il ne faut pas dépasser la distance réglementaire pour les petits-métiers. Contrairement aux marins pêcheurs de Bouharoun qui avaient fait appel, en novembre 2023, aux scientifiques du CNRDPA, afin de procéder aux prélèvements des échantillons d’un requin pèlerin, cette espèce marine en danger d’extinction, tombé dans leur filet, afin de permettre aux chercheurs et scientifiques du CNRDPA d’effectuer des examens au laboratoire d’ichtyologie, les marins du port de Cherchell n’ont pas jugé utile d’imiter leurs collègues de Bouharoun.
Ils ont rapidement fait disparaître le requin pèlerin, d’abord en le dépeçant, en lui arrachant ses ailerons et sa queue, et en procédant au démembrement du corps du requin pèlerin, qui a été chargé dans un véhicule frigorifique, pour être acheminé vers la poissonnerie d’Alger, selon notre source. Aucune réaction locale. La création d’une plate-forme de signalement et des campagnes de sensibilisation pour les pêcheurs pour ce genre d’espèce marine menacées demeure toujours un vœu pieux pour les autorités concernées.
Les services intéressés ne doivent pas être passifs devant ces situations. Y a-t-il une loi ? Contactée par nos soins, Mme Souad Lamouti, chercheuse en sciences de la mer et spécialiste en biodiversité marine au CNRDPA de Bou Ismaïl, répond : «On ne nous a pas informés de cette capture du requin pèlerin !»