Officiellement ouverte au mois de février dernier, la ligne maritime Alger-Nouakchott-Dakar est suspendue depuis plus de deux mois. Le navire Gouraya, de la compagnie de transport maritime de marchandises, Cnan-Med, qui assure cette desserte commerciale, est immobilisé depuis le mois de juillet dernier au port d’Alger et à son bord plusieurs tonnes de produits destinés à l’exportation vers la Mauritanie et le Sénégal. Les raisons de cet arrêt sont multiples.
Des sources syndicales avancent «en premier lieu le retard de plusieurs semaines mis par certains exportateurs à charger le cargo devant être expédié à Nouakchott et à Dakar. Une fois le navire amarré au port de Djen Djen et prêt à partir, il a pris la mer mais en cours de sa traversée, il a eu des problèmes techniques qui l’ont obligé à rejoindre le port d’Alger, dont il n’était pas loin, pour permettre à l’équipe d’intervention technique de déterminer les causes de la panne.
Malheureusement, l’opération a pris du temps. D’abord pour localiser la panne, puis pour trouver la pièce détachée. Ce qui a retardé la reprise de la ligne». Contacté, le directeur général de Cnan-Med, Noureddine Koudil, s’est montré très rassurant, tout regrettant que «des problèmes techniques auxquels nous ne nous attendions pas ont retardé quelque peu la reprise de cette desserte importante pour le pays».
Selon le responsable, prés d’une centaine d’exportateurs algériens sont concernés par ce voyage vers Nouakchott et Dakar. «Il fallait regrouper la marchandise et l’embarquer à Djen Djen. L’opération a pris quand même du temps avant que le navire chargé à près de 85% de ses capacités n’entame sa traversée», dit-il.
A propos de la panne technique, le directeur général de Cnan-Med affirme que «ce genre d’incident arrive à bord de tous les navires. Néanmoins, la réparation qui aurait dû prendre deux ou trois jours en temps normal, nous a pris plus d’un mois. Il fallait trouver la nature de la panne, mais surtout trouver la pièce de rechange.
Des difficultés que l’on rencontre en général durant le mois d’août, qui coïncide avec la période des congés». M. Koudil se montre cependant «très optimiste» et affirme : «Tout est rentré dans l’ordre. Le navire prendra la mer dès demain (aujourd’hui) ou après-demain (demain)».
Selon lui, cette ligne maritime commerciale «est très rentable pour l’économie du pays. Il y a de fortes potentialités du marché. Si aujourd’hui le Gouraya est chargé à 85% de ses capacités, la prochaine desserte le volume de la marchandise passera à plus de 90% de ses capacités.
Il suffit de bien se préparer. Les produits algériens sont très prisés aussi bien en Mauritanie qu’au Sénégal. Il y a une forte demande». Oui, le marché ouest-africain est très rentable pour les exportateurs algériens et la voie maritime pourrait être d’un apport considérable, pour peu que les autorités algériennes donnent plus d’importance à la gestion de la flotte maritime algérienne, qui malgré les budgets colossaux alloués par l’Etat et les dernières acquisitions sur fonds publics, la flotte algérienne reste otage d’une gestion calamiteuse.
Sept navires de Cnan-Nord, des fleurons de 6 à 7 ans d’âge seulement, sont à l’arrêt, et deux d’entre eux sont sur le point d’être saisis à l’étranger. Un gâchis, surtout quand on sait que les prix du transport maritime ont explosé durant ces dernière années sur le marché international.
C’est bien d’ouvrir de nouvelles dessertes commerciales maritimes vers l’Afrique de l’Ouest, mais c’est encore mieux de récupérer la flotte, de mieux la gérer pour la mettre au service de l’économie du pays.