Changement climatique : Des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes

29/04/2023 mis à jour: 05:15
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Alors que le mois d’avril touche à sa fin, une nouvelle vague de chaleur s’abat sur le pays. En effet, selon les prévisions de Météo Algérie, le mercure continuera de grimper, enregistrant des moyennes oscillant entre 26 et 38 °C sur les régions côtières ; entre 30 et 41 °C sur les régions intérieures du pays et entre 33 et 43 °C sur les régions sahariennes. C’est pourquoi, le ministère de la Santé a appelé, via un communiqué, a un nombre de mesures indispensables à observer, notamment de fermer les volets et les rideaux des façades des logements exposés au soleil, maintenir les fenêtres fermées tant que la température extérieure est supérieure à la température intérieure et éviter de sortir aux heures les plus chaudes, et ce, en vue de sensibiliser la population sur la hausse sensible de la température que connaît le pays. 

 

Des températures caniculaires continueront d’affecter plusieurs wilayas du pays cette semaine. 

Cette récente vague de chaleur serait due, selon Farid Rahal, maître de conférences à l’Université des sciences et technologie d’Oran, à une dépression sur l’océan atlantique qui favorise une remontée d’air chaud en provenance du Sahara. 

Si cette vague de chaleur a atteint le nord du pays, elle touchera également, selon le spécialiste, l’Europe et particulièrement l’Espagne. 

Et ces vagues de chaleur risquent d’être de plus en plus fréquentes et plus intenses en raison du changement climatique. A cet effet, Farid Rahal explique : «Les vagues de chaleur vont être plus fréquentes et plus intenses. 

De plus, elles risquent de se produire sur des périodes beaucoup plus étendues sur l’année, comme nous l’avons vécu l’automne passé ainsi qu’à la fin du mois de décembre. Nous nous apprêtons à en vivre une autre en plein printemps.» 

Alors que les hausse des températures sont de plus en plus fréquentes, il semblerait que l’été est parti pour se rallonger davantage. Et à en croire l’analyse de M. Rahal, la canicule de ce printemps ainsi que celle de l’automne passé représentent des signes de ce phénomène. 

A titre d’exemple, une température maximale de 35°C a été enregistrée hier à Tlemcen alors que la moyenne habituelle des températures maximales pour le mois d’avril dans cette ville est de 18°C. 

En termes de conséquences, le spécialiste assure que ces vagues de chaleur impacteront négativement la disponibilité des ressources en eau ainsi que les rendements des cultures. «Les écosystèmes en pâtiront avec comme conséquence une perte de la biodiversité. 

Le risque d’incendie de forêt sera accentué par les hausses des températures», prévient le chercheur. Et la seule chance d’éviter, ou du moins de réduire, ces catastrophes naturelles : atteindre l’objectif des -1,5C prévu par l’accord de Paris, auquel se sont engagés les pays du monde entier. 

Si cet objectif est, sur le papier, tout à fait envisageable à condition que l’ensemble des pays respectent leurs engagements, les résultats de la COP27 qui a eu lieu dernièrement en Egypte, ne sont guère encourageants et manquaient d’actions ambitieuses. «Les annonces au sujet de la prochaine COP28, sur fond de conflit d’intérêt, n’augurent rien de bon», se désole Farid Rahal. 

Alors que les pays dits du Sud sont parmi ceux qui émettent le moins de gaz à effet de serre et surtout, ils n’ont aucune responsabilité historique dans l’accumulation de ces gaz dans l’atmosphère, ils subissent, toutefois, de plein fouet les conséquences du changement climatique avec, entre autres, cette hausse sensible des températures alors qu’ils sont les moins polluants. 

C’est pourquoi, M. Rahal affirme que l’Afrique est en droit de demander réparation des préjudices qu’elle subit en raison du dérèglement climatique dont la responsabilité historique incombe aux pays industrialisés. Il s’agit, selon le spécialiste, pour les pays africains de renforcer leur adaptation au changement climatique qui est devenue une nécessité. «Cela peut se faire notamment par l’accès aux alertes précoces, une utilisation plus rationnelle des ressources en eau, une optimisation des pratiques agricoles, ainsi que la réhabilitation ou la construction d’habitations adaptées à des conditions climatiques extrêmes», suggère-t-il. 

L’ensemble de ces actions doivent, selon lui, faire partie d’un plan d’adaptation qui découle d’études de vulnérabilité. «Une large coopération africaine dans le domaine est souhaitable. Ce qui permettra de développer des solutions africaines pour les africains», conclut M. Rahal. 

                                                                                                                Sofia Ouahib
                                                                                                    [email protected]



 

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