Pendant que le monde est scotché devant sa télévision à suivre l’avancée de l’armée russe, Israël vient encore de bombarder Damas, capitale d’un pays officiellement souverain qui ne lui a rien fait et qui, en plus, s’est vu prendre des territoires, le Golan, au mépris des lois internationales.
Dans le même temps, l’Arabie Saoudite vient encore de bombarder le Yémen au port d’Al Hodeïda où transite toute l’aide humanitaire pour ce pays meurtri par 8 ans de guerre qui ont fait près de 400 000 morts. Ces tirs de missiles amis ne feront évidemment pas l’actualité et ne seront pas considérés comme une violation d’un quelconque traité ou règlement, car ils viennent de pays géostratégiquement alliés.
C’est sur ces mêmes médias que les analystes, régulièrement invités à nous expliquer la marche du monde, sont unanimes à dire que la planète ne sera plus la même demain, c’est-à-dire après la fin de l’invasion russe en Ukraine. Ce qui est faux, le monde, hélas, sera le même et est d’ailleurs le même qu’avant, avançant en piétinant du pied, du char ou du missile la légalité internationale et les résolutions de l’ONU.
Depuis 1991, l’Occident est l’auteur d’une quarantaine d’interventions militaires, Yougoslavie, Somalie, Irak, Syrie ou Libye, et aujourd’hui encore, le Maroc au Sahara occidental ou Israël en Palestine continuent de ne pas appliquer toutes les lois édifiées et adoptées par consensus pour éviter les abus de force dominante.
Ce sont d’ailleurs ces précédents qui ont permis à Vladimir Poutine de se justifier, citant l’Irak pour expliquer qu’il n’est pas le seul à utiliser la manière forte pour régler ce qu’il considère comme un problème. C’est parce qu’il y a des précédents que tout est permis et chaque précédent en entraînant un autre, l’exception est devenue la règle, Poutine n’ayant fait que ce que les autres auront déjà fait.
Suite logique, la Chine peut envahir Taïwan, les USA le Venezuela, l’Angleterre l’Argentine, la Corée du Nord la Corée du Sud. Et l’Algérie, Marseille.