Chaînes d’approvisionnement du secteur manufacturier : Les profils boissons et textiles sous la loupe de l’OMC

28/11/2024 mis à jour: 00:48
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L’organisation mondiale du commerce (OMC) vient de publier des profils par secteurs des chaînes de valeurs mondiales (CVM) et donne des indications sur l’interdépendance des économies et des industries en matière de chaînes d’approvisionnement du secteur manufacturier. 

Les deux premiers profils, qui sont axés sur le secteur des produits alimentaires et des boissons et sur celui des textiles et des vêtements, sont établis sur la base des indicateurs de valeur ajoutée pour les marchandises et les services de plus de 70 économies, a-t-on fait savoir. 

Chaque profil sectoriel comprend des sections sur les industries et les régions qui favorisent les exportations du secteur en question, la part du contenu national et étranger, les principales économies et les économies en croissance qui contribuent au secteur, et les tendances clés de la participation aux chaînes de valeur mondiales, indique l’organisation internationale. Selon les données du profil sectoriel de l’alimentation, il en ressort que les boissons contribuent à la valeur ajoutée de l’agro-industrie elle-même (29%) aux exportations mondiales d’aliments et de boissons. 

D’autres industries, telles que l’agriculture (21%), les services (38%) et d’autres industries manufacturières (9%), sont également vitales pour le secteur. Le profil indique également que la plupart des chaînes d’approvisionnement alimentaire opèrent à l’intérieur des régions. Et d’indiquer qu’en 2022, 85% des exportations de produits alimentaires et de boissons en provenance d’Amérique du Nord y étaient produites. En Asie, 76% des exportations étaient réalisées dans la région, contre 62% en Europe. «Ce qui montre que les entreprises européennes ont des liens plus étroits avec les marchés mondiaux», a-t-on expliqué. 

Par ailleurs, le profil souligne que pendant la crise de la Covid-19, les chaînes d’approvisionnement alimentaire ont été parmi «les plus résistantes» du secteur manufacturier. «Elles sont touchées par la guerre en Ukraine et ses répercussions sur les prix de l’énergie et des denrées alimentaires, les pénuries de céréales et la détérioration de l’accès aux céréales de base et aux engrais», indique le profil, pour qui, «la sécurité alimentaire mondiale et les questions de durabilité sont des objectifs politiques légitimes au cœur des activités et des négociations de l’OMC». 


Le profil sectoriel du textile et de l’habillement note des similitudes dans les modèles de valeur ajoutée de la Chine et de l’Inde – les plus grands acteurs du secteur – avec un contenu national de leurs exportations s’élevant respectivement à 89% et 83% en 2022. 

En revanche, plusieurs économies d’Asie du Sud-est se procurent une part importante de leurs exportations à valeur ajoutée auprès de fournisseurs étrangers, notamment le Viêt Nam (64% de valeur ajoutée étrangère dans ses exportations totales de textiles et d’habillement), le Cambodge (58%) et l’Indonésie (49%). 

La publication de l’organisation mondiale du commerce estime, par ailleurs, qu’en 2005, l’accord de l’OMC sur les textiles et les vêtements, qui a succédé à l’arrangement multifibres, a expiré, mettant fin à un régime commercial fondé sur des quotas et des restrictions pour les exportations des économies en développement. 

«Cela a contribué à intégrer les économies en développement dans les chaînes d’approvisionnement du textile et de l’habillement, les pays profitant de leurs avantages comparatifs en termes de matières premières, de main-d’œuvre et d’expertise technique», peut-on lire dans le profil. Enfin, d’autres profils sectoriels de chaînes de valeur mondiales seront publiés dans les mois à venir, prévient la même source. 

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