L’homme d’affaires le plus riche d’Algérie et fondateur du groupe Cevital, Issad Rebrab, prend sa retraite. La décision, annoncée hier dans une déclaration rendue publique, prendra effet à partir du 30 juin.
«Après plus de 50 années passées au cœur de la vie économique de notre pays et fort du constat de ce qu’est devenu le groupe Cevital, je peux affirmer que j’ai vécu cette période avec beaucoup de plaisir et de fierté», indique-t-il d’emblée.
Avec de décider de se retirer, Issad Rebrab affirme avoir entamé, depuis 2020, un processus de transition au sein du groupe. «Aujourd’hui, au terme d’un processus de transition entamé à la fin de l’année 2020, j’ai décidé de quitter l’ensemble de mes fonctions et mandats à la tête du groupe Cevital. Le 30 juin 2022, je prendrai ma retraite et passerai le flambeau à Malik Rebrab qui deviendra le nouveau Président-directeur général (PDG) du groupe», lit-on dans cette déclaration, qui présente brièvement le parcours du futur patron du groupe.
Malik Rebrab, selon la même source, est «diplômé en management et finance». «Il a déjà exercé de hautes fonctions au sein de Cevital qu’il connaît parfaitement. Cette évolution se fera dans la continuité sur les plans opérationnel et stratégique avec l’ensemble de nos collaborateurs et partenaires que je tiens à remercier», précise l’auteur de la déclaration. Issad Rebrab se dit confiant quant à l’avenir de ce groupe.
«J’ai une totale confiance en les équipes qui accompagneront le nouveau PDG. Cevital restera une entreprise citoyenne qui participe au développement de notre pays et continuera à investir pour créer des emplois, de la richesse et contribuer aux exportations hors hydrocarbures.»
Né le 27 mai 1944 à Aït Mahmoud, dans la wilaya de Tizi Ouzou, Issad Rebrab a entamé son parcours dans l’entrepreneuriat en 1971 avec une prise de participation de 20% dans le capital d’une petite entreprise de construction métallique.
Il n’a fondé le groupe Cevital qu’en 1998 qui devient, en l’espace de quelques années, la première entreprise privée d’Algérie, comptant de nombreuses filiales, notamment dans l’agroalimentaire. Ses qualités d’investisseur, il les a démontrées même à l’international, avec notamment le rachat de Brandt en France.
Au niveau national, Issad Rebrab s’est plaint à plusieurs reprises de blocage de ces projets durant les 20 ans de règne de Bouteflika. Avec l’avènement du hirak, l’homme d’affaires a été arrêté et placé en détention provisoire, le 22 avril 2019.
Après huit mois de détention, il a eu droit à un procès où il a été condamné à 18 mois de prison, dont 6 mois fermes pour «infractions bancaires, douanières et fiscales». Il a quitté la prison le 1er janvier 2020.
Cette détention semble l’avoir sérieusement affecté et l’idée de quitter le monde économique du pays lui est, semble-t-il, venue juste après sa libération. Tout récemment, il a décidé de fermer définitivement le quotidien Liberté, dont il est le fondateur et l’actionnaire majoritaire.