Après une longue période d’attente, l’extension du Centre anti-cancer (CAC) du CHU Dr Benbadis de Constantine a enfin été mise en service jeudi dernier. Cet événement revêt une importance capitale, non seulement pour la prise en charge des malades, mais aussi en raison du caractère symbolique d’un projet qui a longtemps alimenté les discussions.
Ce dernier, en gestation depuis près de 15 ans, a vu défiler huit walis et six ministres de la Santé. Il a été perçu comme un véritable casse-tête, enveloppé de mystère, alors que les problèmes de manque d’équipements dans l’ancien centre s’accumulaient. L’ouverture de cette extension constitue une avancée majeure pour les patients cancéreux dans la région est du pays.
D’une capacité de 64 lits, cette nouvelle infrastructure est équipée de technologies médicales modernes, notamment quatre accélérateurs nucléaires, dont un modèle de pointe, le Truebeam. Selon les autorités locales, cet équipement de dernière génération est l’un des plus performants, permettant de réduire drastiquement les délais d’attente et d’améliorer la rapidité de la prise en charge des malades. L’extension comprend également deux blocs opératoires, un laboratoire d’anatomie pathologique et des salles de réanimation. Désormais pleinement opérationnelle, elle met fin à des années de souffrance et d’incertitudes pour les patients.
Lors de sa visite inaugurale, le wali de Constantine a exhorté les responsables à assurer la bonne gestion de ce complexe, en veillant à l’entretien des équipements, afin de garantir un service public ininterrompu. Il a insisté sur la nécessité de finaliser l’installation des équipements complémentaires pour assurer le confort des malades durant leur hospitalisation.
De plus, l’inspecteur général de la wilaya a été chargé de surveiller et d’évaluer la qualité des services. Le chef de l’exécutif a souligné l’importance de sélectionner les équipes médicales et les personnels avec un accueil approprié pour les malades. Quelques observations techniques doivent encore être rectifiées avant la réception définitive du projet.
Vaste opération de réhabilitation
Malgré les investissements financiers et matériels conséquents, le secteur de la santé à Constantine a longtemps souffert de nombreux dysfonctionnements, tant au niveau de la gestion que de la qualité des services. Ce constat récurrent, continue d’affecter les patients. Cependant, dans un contexte marqué par l’élection présidentielle, les autorités sanitaires ont souhaité mettre en avant les efforts déployés et les mesures prises pour améliorer la situation.
Dans un rapport soumis à la rédaction d’El Watan, un bilan a été dressé pour les actions entreprises en 2024. Sur le plan des infrastructures et des équipements, le secteur a été renforcé par l’acquisition de 35 appareils de dialyse et de quatre unités de traitement de l’eau pour de nouvelles unités d’hémodialyse, répondant ainsi à un besoin croissant lié à la densité de la population et au manque de services similaires dans les établissements de santé publics et privés.
Cette initiative a été mise en place en concertation avec le ministère de tutelle. Par ailleurs, l’établissement public hospitalier (EPH) Abdelkader Ben Cherif, de la nouvelle ville d’Ali Mendjeli, a bénéficié d’un réservoir d’oxygène de 6000 litres, offert par un donateur, afin d’assurer une alimentation continue en cette substance vitale. En ce qui concerne la réhabilitation, 15 opérations ont été recensées dans divers établissements hospitaliers à travers plusieurs communes de la wilaya, notamment à El Khroub, Constantine, Ouled Rahmoune, Ibn Ziad et Aïn Abid. Le rapport fait également état de l’acquisition de nouveaux équipements destinés à améliorer la qualité des soins, tels que des ambulances, des isolateurs pour la chimiothérapie et des scanners.
Enfin, les autorités sanitaires se sont attelées à renforcer la couverture médicale dans les zones isolées. Durant la première phase de cette action, 2751 consultations médicales générales et spécialisées ont été effectuées dans 65 zones, suivies de 1 676 consultations dans 53 autres localités reculées, avec des prises en charge d’urgences médicales.
De plus, la relance des greffes rénales, en coordination avec l’Agence nationale de la greffe d’organes, a été amorcée après plus de deux ans d’interruption, accompagnée de l’élaboration d’un cahier des charges pour l’acquisition de nouveaux équipements. Il est à noter qu’une prise en charge particulière a été initiée pour le personnel de santé et leurs familles, marquant une première dans la wilaya de Constantine. De même, l’hospitalisation à domicile (HAD) a été étendue aux patients souffrant de diabète, d’accidents vasculaires cérébraux et de cancer, grâce à un accès facilité aux soins palliatifs.