Les activités de la célébration officielle nationale du 1er jour de l’an amazigh se déroulent dans une ambiance festive marquée par la grande ferveur des citoyens.
La ville de Timimoun accueille, depuis vendredi, un événement grandiose. Il s’agit de la célébration nationale officielle de Yennayer qu’organise le Haut-Commissariat à l’amazighité (HCA), sous le haut patronage du président de la République et en collaboration avec la wilaya qui a mobilisé ses différentes directions pour la réussite de ce rendez-vous.
L’ouverture de cette célébration s’est déroulée sur l’avenue principale du chef-lieu de wilaya, avec une grande parade de la Garde républicaine et de la Protection civile ainsi que la participation des différentes franges de la société civile et des associations venues des différentes wilayas.
La rue du 1er Novembre 1954 de la ville a été, d’ailleurs, le théâtre d’une démonstration magnifique avec les présentations des participants qui ont défilé dans l’unité et la diversité devant une assistance nombreuse. Celle-ci a découvert les multiples créations des artistes, des stagiaires des centres de formation et des cadres des directions de wilaya. Il y avait aussi des associations qui ont mis en avant le travail de leurs adhérents.
Référent commun
La danse, le théâtre, la poésie et l’art culinaire et d’autres activités ayant trait à l’événement étaient au menu de cette parade qui s’est déroulée devant le regard de milliers de citoyens de la wilaya de Timimoun et ses invités. Beaucoup d’ambiance surtout avec le passage des éléments de la Garde républicaine et ceux de la Protection civile qui ont composé des morceaux de musique avec les différentes variantes linguistiques amazighes, histoire de rester dans le sillage de l’objet de l’activité, la célébration officielle nationale de Yennayer, une tradition millénaire qui est fêtée à travers les quatre coins du pays.
La parade s’est déroulée aussi sur un air de fantasia avec le club sportif amateur équestre. La Conservation des forêts a aussi présenté les différentes plantations de la région, tout comme la Chambre de l’artisanat qui est venue avec les réalisation d’artisans de la wilaya de Timimoiun dans les différents métiers, dont la tapisserie et le bijou traditionnel.
L’association Etoile culturelle de Béjaïa a marqué également de sa présence l’événement avec une démonstration des artistes en robes et en burnous kabyles. L’ambiance était bon enfant puisque l’activité a drainé un public nombreux tout comme au marché de Yennayer ouvert à Bab El Soudan, durant la matinée, où est exposé l’artisanat de plusieurs localités de Timimoun et des wilayas environnantes.
Une délégation composée du secrétaire général du HCA, Si El Hachemi Assad, du président de l’Observatoire national de la société civile, Noureddine Benbraham, du wali de Timimoun, Souna Benamar, du P/APW, Mohamed Salem Yedja, Hamid Lounaouci, conseillers du président de la République, ainsi que plusieurs parlementaires, a sillonné les stands de ce marché.
Les exposants ont exposé leurs préoccupations concernant notamment le manque de locaux pour l’extension de leurs activités, dont la tapisserie, la vannerie, la poterie, la préparation de plats traditionnels. «Nous remercions les autorités locales qui n’ont ménagé aucun effort pour permettre l’organisation de cette célébration de Yennayer et la cinquième édition du Prix du président de la République de la littérature et la langue amazighes.
Nous avons inauguré le marché de Yennayer pour accompagner les efforts des secteurs du tourisme et de l’environnement. Cette activité s’articule sur trois axes, à savoir le produit artisanal, les start-up et le livre», a déclaré M. Assad qui ajoute que la célébration de Yennayer renforce les liens entre les Algériens. «De la diversité, on va vers l’unité qui est un socle commun.
C’est-à-dire en fêtant Yennayer, un référent commun de toutes les régions d’Algérie, on traduit l’unité nationale par toutes ces actions culturelles artistiques», a-t-il soutenu avant de parler de la signature de plusieurs conventions dans l’objectif d’aider les associations locales. Il s’agit, selon lui, d’une relation qui encouragera la promotion de la langue et la culture amazighes, notamment dans l’enseignement de cette langue dans la wilaya de Timimoun, a-t-il confié.
Cohabitation des langues
De son côté, le wali de Timimoun, Souna Benamar, a souligné l’importance de l’organisation de la célébration de Yennayer. «C’est un honneur pour la wilaya de Timimoun d’accueillir cet événement national, surtout avec un riche programme d’activités et la grande participation des artistes, artisans, chercheurs et enseignants de tamazight», a-t-il précisé. Dans le volet scientifique, les participants à la journée d’étude ont traité des thématiques très intéressantes puisqu’elles portent sur la symbolique de Yennayer et la diversité linguistique ainsi que la cohabitation des langues.
Ainsi, le professeur Farid Ben Remdane de l’université Ahmed Bougara de Boumerdès a parlé de la toponymie algérienne. Le professeur Boumediene Benmoussa du laboratoire «Dynamique de langues et des discours» de l’université Abou Bakr Belkaïd de Tlemcen a donné une communication sur la diversité linguistique en Algérie.
Le même chercheur a évoqué, dans son intervention, l’interaction entre les langues. «Yennayer fait partie du patrimoine de tous les Algériens», a-t-il souligné. Dans le même sillage, le Pr Leila Medjahed de l’université de Boumerdès, a parlé de l’identité dans les ouvrages littéraires algériens. «Les références identitaires sont transmises grâce aux actions de la communauté éducative, celles des intellectuels et celles de la vie civique», a-t-elle expliqué, avant de souligner l’apport des industries culturelles dans la promotion d’une langue.
Par ailleurs, il est important de souligner que la caravane du Prix du président de la République de littérature et de langue amazighes qui a démarré d’Alger, mercredi, est arrivée jeudi soir à Timimoun, après une escale à Ghardaïa. Cette caravane est constituée d’un cortège de véhicules, dont un bus de l’Etusa, où sont visibles les photos des productions ayant décroché précédemment les Prix de cette compétition. Par ailleurs, notons que les participants ont assisté aussi, hier, à une soirée artistique animée par la troupe locale d’Ahellil, ce genre musical et poétique des Zénètes du Gourara classé patrimoine de l’Unesco.