Célébration du mois du patrimoine : Le défi de protéger le patrimoine bâti en Algérie

20/04/2024 mis à jour: 00:00
2022

Le choix «exceptionnel» de cette ville n’était pas fortuit. Il s’explique, selon la ministre, par le fait «que la région traduit la nature de la thématique retenue cette année, à savoir Le Patrimoine culturel et gestion des risques lors des crises et catastrophes naturelles». 

Une thématique qui a été déroulée à travers une journée d’étude organisée en marge de cette visite à la bibliothèque communale de la ville.  

En effet, la ville de Béjaïa a été frappée par deux séismes à une année d’intervalle, respectivement le mois de mars 2021 et en mars 2022, et qui ont ébranlé plusieurs constructions, parmi elles, le vieux bâti dans le périmètre sauvegardé de la ville, les sites historiques et le patrimoine culturels bâti. 

Soraya Mouloudji a démontré, de ce fait, que Béjaïa représente un modèle qui matérialise l’intervention de son secteur dans cette gestion particulière des retombées des catastrophes naturelles, illustrant à quel point le secteur de la culture est prêt à relever le défi dans le domaine de la gestion des catastrophes naturelles menaçant le patrimoine culturel.

 «Cette question essentielle a vu le déploiement de beaucoup d’efforts», précise-t-elle, pour «sensibiliser la conscience collective dans le but de préserver les valeurs communes». «Les dernières intempéries ayant touché le pays, la crue de l’oued M’Zab en 2008 et les derniers séismes qui ont secoué Béjaïa, nous a interpellés dans le sens de mobiliser tous les moyens nécessaires  dans le but de réhabiliter et de restaurer ces biens culturels menaçant ruine». 
 

Preuve en est de cet engagement de l’Etat, notamment, à Béjaïa, à travers les nombreux programmes de restauration et de réhabilitation des sites historiques et culturels, à l’image de Bordj Moussa, la Casbah qui vient d’être ouverte officiellement au grand public, et les portes de l’ancienne ville, ainsi que le lancement de nouveaux ateliers de restauration.

 Ainsi, entre 2021 et 2022, les années, qui ont suivi le séisme, 9 opérations ont été instruites pour la somme de 575,656 millions DZD, pour la restauration et à la réhabilitation des monuments historiques et des structures culturelles endommagées. 

Elle donne en exemple, également, la réaction du gouvernement quant aux inondations de Ghardaïa de 2008 qui a donné lieu à l’élaboration d’une carte des zones vulnérables, ciblant les goulots d’étranglement responsable de ces inondations. Plus encore, la ministre a énuméré les actions engagées depuis l’indépendance, par les autorités du pays, en vue de protéger le patrimoine culturel. La protection du patrimoine «constitue l’une des priorités du programme du président de la République», insiste-t-elle, «soucieux de  préserver la mémoire». 

En plus des catastrophes naturelles, la ministre a évoqué une autre forme de menace susceptible d’effacer la mémoire des pays à travers la destruction du patrimoine de l’humanité, à savoir les conflits armés. 

A ce sujet, elle réitère le soutien du gouvernement au peuple palestinien, dont le patrimoine est en phase de destruction méthodique, malgré l’interdiction de toucher à l’héritage culturel des peuples, par les pactes internationaux à lesquels l’Algérie a adhéré. 

Dans le cadre de la stratégie nationale de préservation du patrimoine, le secteur de la culture «s’est engagé à renforcer l’arsenal juridique et son actualisation à travers le projet de révision de la loi  sur la protection du patrimoine culturel 98/04 pour l’adapter aux nouveaux défis auxquels nous sommes confrontés», en sus de la promulgation de nombreux décrets portant création de nouveau périmètre sauvegardé et des proposition de classement d’éléments du patrimoine. 
 

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