Célébration du 19 mars par l’ANP à Tipasa : Le CRF de Chenoua baptisé Chahid Abdelkader Hendi

18/03/2025 mis à jour: 00:18
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Photo : D. R.

A l’occasion de la célébration du 19 mars, la 1re RM a décidé de baptiser le centre de repos familial (CRF) de Chenoua au nom du Chahid Hendi Abdelkader (1924-1957). Cette décision vient honorer la mémoire de ce martyr longtemps resté dans l’anonymat, malgré les nombreuses démarches de sa famille auprès de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM), qui n’ont jamais abouti.

Originaire de la région des Beni Menassers, connue pour son engagement historique depuis 1830, Hendi Abdelkader s’est rapidement imposé comme une figure influente. Maquignon de métier, il parcourait les marchés de bétail du centre du pays, ce qui lui permettait de tisser des liens avec les militants de la cause nationale. Parmi eux, son ami Kaddour Maâskri, de Bourkika, condamné en 1945 aux côtés d’Amar Ouamrane pour une tentative de détournement d’armes à l’académie militaire de Cherchell.

Maâskri avait réussi à cacher ces armes dans un puits asséché de la Mitidja. Lors d’une rencontre avec Maâskri, Hendi Abdelkader reçut une lettre secrète destinée à un émissaire de la Wilaya IV, dans la zone de Menaceur. Sous surveillance des gendarmes français, il confia la lettre à un autre militant, Djamii, vivant dans le douar de Sidi Abdellah Amrane. L’émissaire, Ghebalou H’Mimed, un jeune lycéen engagé dans la Révolution, retrouva Djamii, mais la lettre, abîmée, ne laissait apparaître que le mot «automatique».

Malgré les tensions et la méfiance - Hendi et ses frères redoutant un espion - la situation s’apaisa lorsque Ghebalou présenta la lettre. Les discussions purent commencer, et la priorité fut donnée à la récupération des armes cachées à Bourkika. Hendi Abdelkader rassembla quelques militants du douar Sidi Salah et organisa la mission, qui réussit. Les armes furent récupérées et remises au maquis de Menaceur.

Elles servirent lors de l’embuscade de Tizi-Franco, le 9 janvier 1957, dirigée par Si Hamdane Benmoussa. Engagé dans plusieurs actions militaires et de sabotage contre l’armée coloniale, Hendi Abdelkader fut capturé lors d’un vaste ratissage au douar des Melhani. Transféré à la brigade de gendarmerie de Cherchell, il endura de terribles tortures sans jamais parler. Son corps, sans vie, fut retrouvé pendu à un arbre, abandonné près de son douar, Sidi Salah. Une femme découvrit le corps et alerta son père. Il fut enterré dans un cimetière modeste de Sidi Salah.

63 ans après l’indépendance, la 1re RM a finalement sorti son nom de l’oubli en baptisant le CRF de Chenoua à son nom. Un documentaire retraçant son épopée a été tourné par l’équipe de l’information de la 1re RM, sur les lieux mêmes de son combat. Le PC de la zone, aujourd’hui dans un état délabré, reste sans projet de restauration.   
 

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