Algérie Poste participe à la promotion du tourisme saharien à travers l’émission d’un timbre erroné. Dédié au site de Séfar, dans la wilaya de Djanet, il est en fait illustré d’une vue de Tikoubaouine dans la même région.
Ainsi, la Journée mondiale du tourisme, célébrée le 28 septembre dernier, a été l’occasion pour Algérie Poste d’émettre une série de 4 timbres d’une valeur de 25 DA chacun (tarif intérieur) ayant fait l’objet d’un concours lancé en mars 2023 et mettant à l’honneur la corniche Béjaïa-Jijel, la Casbah de Béjaïa, les îles Habibas (Oran) et le site de Séfar (Djanet). Une invitation au voyage et à la découverte des richesses touristiques de l’Algérie au moment où ce secteur connaît un regain d’intérêt de la part des pouvoirs publics.
Le timbre le plus attendu parmi ceux composant cette série était, sans doute, celui consacré à la cité de Séfar, située au cœur du Tassili n’Ajjer inscrit par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1982. Riche de peintures exceptionnelles représentant des cérémonies énigmatiques ainsi que des créatures mystérieuses aux formes étranges et aux allures extraterrestres, cette région est considérée comme la plus grande cité fossilisée et le plus grand musée d’art préhistorique à ciel ouvert au monde.
Malheureusement pour la philatélie algérienne, la figurine postale dessinée d’après photo par Nadjib Mahmoudi, censée présenter au monde le site de Séfar, ira rejoindre la liste peu enviable des timbres erronés. Soumise à l’expertise du photographe Omar Dib, passionné du Sahara algérien qu’il ne cesse de sillonner depuis 2015 et auteur notamment en 2020 de l’exposition «Sur la route de Séfar, énigme de l’histoire», la photo-source du timbre a été identifiée comme étant une vue du ciel prise dans la région de Tikoubaouine dans la wilaya de Djanet.
Identification confirmée par «La route du Tassili N’ajjer Voyages», une agence de voyages qui a pignon sur rue à Djanet ville. Devant une erreur de cette gravité, point n’est besoin de charger le dessinateur. Livré à lui-même et laissé à la merci de Google et de ses écueils, ce dernier est souvent plus préoccupé par son art que par l’exactitude du sujet présenté.
Dans ce cas de figure, la responsabilité de la direction chargée au sein d’Algérie Poste de la fabrication du timbre algérien est double : en amont, pour s’être soustraite à son obligation d’aiguiller ses dessinateurs en mettant à leur disposition les ressources documentaires nécessaires pour l’accomplissement de leur travail et en aval pour avoir failli à son devoir de contrôle des maquettes réceptionnées.