La Russie est l’Etat le plus étendu au monde (plus de 17 millions de km²) et comptait au 1er janvier 2022, 145,5 millions, selon l’agence de statistiques russe Rosstat. Son PIB était de 1779 milliards de dollars en 2021, proche de celui de l’Espagne, loin de celui de la Chine (plus de 20 000 milliards de dollars, plus e 72% au sein des BRICS).
Avec une structure qui a certainement évolué entre 2022/2023 du fait de l’effort de guerre la structure du PIB est : agriculture 5%, industrie 33% mais avec une dépendance au prix des hydrocarbures de 39/40% et les services 62/63%. La fédération de Russie en 2022 est la 11e puissance économique au monde, selon la Banque mondiale, et selon le FMI, la 9e avec des ressources naturelles importantes. Ce pays possède des compétences scientifiques et techniques les plus avancées dans le monde, n’oublions pas qu’il a été le premier pays à lancer le 4 octobre 1957 le premier satellite artificiel Spoutnik 1.
L’économie russe se caractérise, selon les rapports internationaux sur cinq facteurs : premièrement, c’est une économie en transition héritant encore du lourd héritage soviétique ; deuxièmement, c’est une économie de rente, dont les entrées en devises reposent sur les hydrocarbures (pétrole/gaz) et différents métaux rares et au niveau de la structure interne du PIB fondée sur la production où plus de la moitié de la richesse calculée provient des secteurs suivants : fabrication-construction-mine, en 2021, les importations représentant 17,10% du PIB et les exportations 27,80 ; troisièmement, avec plus de 200 millions d’hectares de terres cultivables, la Russie est un des principaux producteurs mondiaux de céréales dans le monde, la Russie ne connaissant plus les pénuries alimentaires de l’époque soviétique ; quatrièmement, c’est une économie qui souffre du vieillissement démographique depuis la fin de l’ère soviétique ; cinquièmement, c’est une économie où l’Etat joue un rôle stratégique.
1. -Les délégations des deux pays devront ainsi signer des mémorandums d’entente notamment dans les domaines économique, scientifique, juridique, l’industrie pharmaceutique, la communication, le nucléaire civil et la culture. Se tiendra durant cette visite la 26e édition du Forum économique de Saint Pétersbourg et rassemblera plus de 1700 participants dont des patrons d’entreprises internationales issus de 33 pays. Seront évoquées les questions énergétiques du fait que l’Algérie autant que la Russie entendent privilégier leurs intérêts propres.
La Russie, pour contourner les sanctions occidentales, sa part dans le marché européen étant passé de 45/47% en 2019 à moins de 25% en 2022, le Souttn Straem, le North Stream 1 et 2 (gelé) ambitionnait par le passé d’exporter environ 180 milliards de mètres cubes vers l’Europe, le GNL importé d’autres pays, les USA étant devenu le premier fournisseur ayant connu une augmentation de plus de 60% en 2022 par rapport à 2021, s’orientant vers l’Asie pour environ 100 milliards de mètres cubes gazeux, à travers le gazoduc Power of Siberia en direction de la Chine inauguré le 02 décembre 2019 : près de 2000 kilomètres de tuyaux qui vont acheminer du gaz depuis les gisements de Sibérie et récemment.
La date du début de la construction étant fixée à 2024, nous avons eu l’inauguration du gazoduc Force de Sibérie 2, d’environ 55 milliards de mètres cubes gazeux (1100 milliards de roubles au cours actuel contre une prévision de 800 milliards de roubles) longueur de 6700 km dont 2400 sur le territoire de la Russie devant se connecter avec le gazoduc Ouest-Est.
Quant à l’Algérie, elle entend élargir ses approvisionnements de gaz vers l’Europe à travers le Medgaz via Espagne, le Transmed via l’Italie, les projets Nigal (Nigeria Algérie Europe, Galsi via Italie et des interconnexions étant passée de 10 à 12% de part de marché en 2022, la consommation intérieure ayant représentée plus de 45% de la production ambitionnant de doubler les capacités horizon 2025/2026 sous réserve de l’attrait d’IDE et d’une politique de rationalisation de la consommation intérieure, en privilégiant également les énergies renouvelables et de l’hydrogène vert pur ce dernier, 10% de l’approvisionnement de l’Europe horizon 2030/2035.
Les deux pays fortement dépendant pour leur budget des recettes d’hydrocarbures avec la baisse actuelle du cours du pétrole (cotation la matinée du 14/06/2023, 74, 19 dollars le Brent et 69,20 dollars le Wit et entre 30/35 dollars le mégawattheure pour le gaz une baisse de plus de 70% par rapport à la même période 2022) jouent un rôle important au sein de l’OPEP+ et au sein des forums gaziers pour la stabilisation des prix du pétrole et du gaz. Concernant les dossiers internationaux, les deux pays militent pour un monde multipolaire, où la Russie et la Chine ont décidé d’appuyer l’adhésion de l’Algérie aux BRICS. L’Algérie venant d’être admise comme membre non permanent au conseil de sécurité, seront certainement évoqués les dossiers de Ukraine, l’Algérie ayant une position de neutralité conforme à sa politique étrangère, ceux du Proche-Orient et dans la région du Sahel, l’Algérie étant préoccupée face aux tensions à ses frontières
2.- Pour pouvoir comparer les deux économies en référence à l’année 2021, selon les données des ambassades, les importations russes ont été de 194 milliards de dollars dont 146 pour les produits manufacturés et 27,5 pour les produits agricoles et les exportations ont été de 340 milliards de dollars dont 230 pour le pétrole et les produits pétroliers et 27,1 pour les produits agricoles. Les importations en 2022 ont diminué de 15,01% par rapport à 2021, et les exportations ont reculé de 8,7%. Quant à l’Algérie, elle a une économie ouverte dans laquelle le commerce extérieur représente 53% du PIB selon les données de la Banque mondiale qui montrent que la balance commerciale du pays était positive d’environ 0,2% du PIB en 2021.
La même année, les exportations de biens ont augmenté de près de 70% d’une année sur l’autre, atteignant 36,7 milliards USD, tandis que les importations ont augmenté à un rythme beaucoup plus lent (+2,5%, à 36 milliards USD). En termes de services, le pays a exporté l’équivalent de 3 milliards USD et importé 6,6 milliards USD (données OMC).
En ce qui concerne la répartition des importations par partenaire commercial, selon les statistiques douanières, les cinq premiers fournisseurs de l’Algérie représentent 47,94% des importations globales, et ce, pour le premier trimestre de l’année 2020. Pour les importations en 2020, la Chine le principal fournisseur, où de 2010 à fin 2020, les exportations de la Chine à destination de l’Algérie ont totalisé environ 76 milliards de dollars avec un fort déficit en défaveur de l’Algérie. Elle a contribué durant le premier trimestre 2000 à hauteur de 16,99% des importations de l’Algérie, suivie par la France, l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne avec les parts respectives de 10,44%, de 8,13 %, de 6,25% et de 6,13%.
Les cinq premiers clients de l’Algérie ont atteint durant le premier trimestre de l’année 2020 une part près de 52,32% des exportations algériennes. A ce titre, l’Italie est le principal client de l’Algérie avec une part de 15,44%, suivie de la France, la Turquie, l’Espagne qui a connu une chute de ses exportations en direction de l’Algérie entre 2021/2022, l’Algérie continuant à honorer ses exportations de gaz, et la Chine avec des parts respectives de 13,20%, 9,26%, 8,24% et de 6,19%. En 2021, les importations ont été de 51,50 milliards de dollars dont 10,7 de produits agricoles , 37,6 de produits manufacturés et les exportations de 37,8 milliards de dollars dont 33,4 pour le pétrole et les produits pétroliers.
Du point de vue de la coopération entre l’Algérie et la Russie, selon les données officielles russes, hors achats militaires (selon l’Institut de Stockholm plus de 60/70% de l’armement provient de la Russie) où l’Algérie a un partenariat stratégique de longue date, mais selon les experts militaires s’orientant vers la diversification des fournisseurs, les exportations russes vers l’Algérie en 2021 se sont élevées à 2,9 milliards de dollars et les importations russes en provenance de l’Algérie se sont élevées seulement à 18 millions de dollars, soit au total 3 milliards de dollars contre 2 milliards de dollars en 2010. La part de l’Algérie hors achat militaires (importation et exportation) dans le volume des échanges avec la Russie en 2021 représente 0,002,% et dans la part des exportations, 0,0005%, les principaux courants d’échange se faisant avec la Chine et l’Occident notamment, avec l’Union européenne plus de 50%, le niveau d’échange avec l’Afrique en 2021 ne dépassant pas 5% selon les données du ministère du Commère.
La part de l’Algérie dans le chiffre d’affaires du commerce extérieur de la Russie s’est élevée en 2021 à 0,4% et la part de volume, l’Algérie occupant la 43e place contre la 35ème en 2020. La part de l’Algérie dans les exportations russes s’est élevée toujours en 2021 à 0,6% contre 0,8% en 2020.
En termes de parts dans les exportations russes, l’Algérie occupe la 35e place contre la 25e place en 2021 et dans la part des importations la 115e place en 2021 contre la 123e place en 2020. En résumé, les échanges économiques, pouvant facilement être doublés comme cela a été mentionné en 2022 lors de différentes rencontres bilatérales, concernant l’agriculture, les nouvelles technologies, les grands travaux d’infrastructures, l’industrie mécanique, pharmaceutique, l’intégration de l’industrie militaire que l’état major de l’ANP entend développer et surtout la recherche technologique et scientifique pour les porter entre 6/8 milliards de dollars.
Actuellement, ces échanges sont marginaux entre 2021/2022 qui s’expliquent fondamentalement par la similitude des structures économiques des deux pays et donc loin des potentialités. Mais ne devant jamais oublier que dans la pratique des relations internationales n’existent pas de sentiments mais que des intérêts.
Par Abderrahmane Mebtoul , Expert international
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Intervention du professeur Abderrahmane Mebtoul télévision internationale Alg24New’s du 10/06/2023
«Sabotage du Nordstream1 disponible sur YouTube
Radio Algérie Internationale RAI 14/06/2023 Focus voyage du président en Russie
Interview au quotidien gouvernemental El Massa du 15 juin 2023