Cameroun : Neuf morts dans une offensive des rebelles anglophones

22/11/2023 mis à jour: 20:30
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Au moins neuf villageois ont été tués hier dans une nouvelle attaque dans l’ouest du Cameroun attribuée par les autorités aux rebelles séparatistes anglophones, qui y affrontent l’armée depuis sept ans dans un conflit très meurtrier pour les civils, rapporte l’AFP.

A l’aube, les assaillants ont pris d’assaut le marché du village de Bamenyam, dans le département de Bamboutos. «Il y a neuf morts», a affirmé le préfet de Bamboutos, David Dibango, à la radio d’Etat CRTV. «J’ai compté neuf morts», a confirmé au téléphone un officier de gendarmerie ayant requis l’anonymat et qui attribue la tuerie aux «sécessionnistes».
 

Ce village de la région ouest est situé à la lisière de celle du Nord-Ouest, peuplée par la minorité anglophone du Cameroun, pays d’Afrique centrale majoritairement francophone.

Depuis fin 2016, un conflit meurtrier oppose, dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, des groupes armés indépendantistes aux forces de sécurité, chaque camp étant régulièrement accusé de crimes contre les civils par les ONG internationales et l’ONU. Ces attaques sont relativement fréquentes dans les deux régions ou à la lisière, les rebelles accusant certains villageois de collaborer avec l’Etat. Le 6 novembre, 25 civils, dont des femmes et un enfant, avaient été tués à Egbekaw, dans le Nord-Ouest, dans un assaut attribué par Yaoundé aux séparatistes, qui ont exécuté certaines victimes et brûlé d’autres.

Selon la CRTV, une femme figure parmi les personnes tuées mardi à Bamenyam. Deux membres des forces de l’ordre qui ripostaient ont été blessés, selon ce média officiel et des boutiques ont été incendiées. 
 

Le conflit a éclaté fin 2016 après que le président Paul Biya, qui dirige le pays d’une main de fer depuis 41 ans, eut fait réprimer violemment des manifestations pacifiques d’anglophones dans les deux régions, qui s’estimaient ostracisés et marginalisés par le pouvoir central dans cette ancienne colonie française. Depuis, le chef de l’Etat, âgé aujourd’hui de 90 ans, y dépêche massivement des troupes.
 

Le conflit a fait plus de 6000 morts et forcé plus d’un million de personnes à se déplacer, selon International Crisis Group (ICG). Les rebelles, qui se font appeler les «Ambazoniens», (du nom d’une «Ambazonie» dont ils ont proclamé unilatéralement l’indépendance en 2017), s’attaquent fréquemment à des civils qu’ils accusent de «collaborer» avec Yaoundé. Les forces de sécurité sont également régulièrement accusées par les ONG internationales et l’ONU de «bavures», tueries et autres tortures sur des civils qu’elles soupçonnent de sympathiser avec les rebelles.
 

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