Cabinets d’audit et de conseil en Algérie : Une activité dans le viseur ?

01/03/2022 mis à jour: 07:29
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KPMG fait partie des cabinets étrangers fermés par les services du ministère du Commerce / Photo : D. R.

Le ministre du Commerce, Kamel Rezig, s’est refusé, pour l’instant, à divulguer la liste des mis en cause, même s’il a indiqué que des cabinets avaient fait appel devant la justice et que les services du ministère «attendent les résultats des recours pour visiter à nouveau ces bureaux, après la fin de la durée de la sanction (60 jours), en vue d’exercer le droit de contrôle».

Le ministre du Commerce vient de jeter un pavé dans la mare en annonçant la fermeture de cinq cabinets étrangers spécialisés dans le consulting juridique et financier pour une «période de 60 jours».

La raison ? «Une opposition au contrôle», a déclaré, il y a quelques jours, le ministre Kamel Rezig, repris par l’APS. M. Rezig affirme que «les services du ministère du Commerce ont mené depuis fin 2020 une importante opération de contrôle, ayant concerné 507 bureaux de consulting à l’échelle nationale, dont 35 cabinets étrangers, après avoir reçu des informations de plusieurs opérateurs faisant état d’un groupe d’entreprises, parmi lesquelles figurent des cabinets de consulting étrangers, qui exercent illégalement le consulting comptable, financier et juridique».

Et d’expliquer qu’il a été procédé à «la radiation des activités de consulting juridique et financier sur le registre du commerce» des 35 cabinets étrangers qui livraient des conseils en finance et en droit «indûment et dans un cadre illégal».

Parmi ces cabinets étrangers, figurent jusqu’à présent cinq bureaux fermés pour une durée de 60 jours à titre de «sanction préliminaire» pour opposition au contrôle, selon M. Rezig, qui a fait état de «trois bureaux qui ont opposé un refus formel aux fonctionnaires du ministère du Commerce d’effectuer l’opération de contrôle et ont refusé de présenter les documents demandés». «Les services du Commerce ont enregistré au niveau de deux bureaux des pratiques de non-affichage des prix, des tarifs et des conditions de vente aux clients algériens», a-t-il précisé. L’activité des cabinets conseil en Algérie prend ainsi la tournure d’une nouvelle affaire.

Silence des cabinets mis en cause

Le ministre du Commerce a-t-il tout dit en la matière ? En tout cas, la question se pose à l’heure où les cabinets mis en cause se sont imposés le silence. Le ministre du Commerce, lui, précise que «l’opposition au contrôle» est considérée comme «une infraction au code des pratiques commerciales en vigueur».

La presse fait état de quelques noms de cabinets étrangers concernés par cette affaire, dont KPMG et Ernst and Young, présents en Algérie depuis le début des années 2000. Mais le ministre s’est refusé, pour l’instant, à divulguer la liste des mis en cause, même s’il a indiqué que des cabinets avaient fait appel devant la justice et que les services du ministère «attendent les résultats des recours pour visiter à nouveau ces bureaux, après la fin de la durée de la sanction (60 jours), en vue d’exercer le droit de contrôle».

S’agissant des 507 bureaux concernés par l’opération de contrôle, M. Rezig a fait savoir que «l’opération a concerné 335 bureaux de consulting juridique, 124 de comptabilité et 48 de crédit financier».

Le ministère, rappelle l’APS, a pris «des décisions strictes» à leur encontre, dont «l’établissement de 44 procès-verbaux (PV) de poursuite judiciaire concernant les bureaux de comptabilité, 30 PV de poursuite judiciaire concernant les cabinets de crédit financier, ainsi que l’établissement de 7 PV de poursuite judiciaire relatifs aux bureaux de consulting juridique»

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