Des incidents ont éclaté, hier à Ouagadougou, entre les forces de l’ordre et des manifestants qui ont bravé l’interdiction de se rassembler pour protester contre l’insécurité au Burkina Faso, rapporte l’AFP.
Les policiers antiémeute ont dispersé les manifestants à l’aide de gaz lacrymogène, puis une course poursuite s’est engagée dans les rues du centre-ville de la capitale burkinabè, où des jeunes circulant à moto harcèlent les policiers.
Des barricades de fortune, faites de planches en bois, de pierres et de pneus enflammés, ont été dressées en plusieurs endroits. Un journaliste de La Chaîne au cœur de l’Afrique (LCA), une télévision privée, a été blessé au bras gauche après avoir reçu un projectile, et évacué vers un hôpital de Ouagadougou, a indiqué un membre de la Croix-Rouge.
La manifestation contre «l’incapacité» du pouvoir à empêcher les attaques djihadistes, à l’appel du mouvement de la société civile Sauvons le Burkina, a été interdite pour des «raisons de sécurité» par la mairie de Ouagadougou.
Sauvons le Burkina a été à l’origine, le 27 novembre dernier, d’une précédente manifestation également interdite, qui avait fait une dizaine de blessés dans des heurts entre manifestants et forces de l’ordre.
La mairie a également interdit hier un autre rassemblement de soutien au Mali, visé par des sanctions renforcées par ses voisins ouest-africains. Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des groupes armés djihadistes, affiliés à Al Qaîda et au groupe Etat islamique (EI).
Les attaques qui visent civils et militaires sont de plus en plus fréquentes et en grande majorité concentrées dans le nord et l’est du pays. Parfois mêlées à des affrontements intercommunautaires, elles ont fait depuis six ans plus de 2000 morts et contraint 1,5 million de personnes à fuir leurs foyers.