- La saison saharienne débute. Quelles sont les grandes tendances qui se dessinent et les destinations les plus demandées ?
La saison saharienne connaît, cette année, un grand engouement mais on a l’impression que le Sahara algérien, aussi vaste soit-il, ne se retrouve que dans Djanet et sa fameuse Tadrart rouge, cela est certainement dû au vol direct Paris-Djanet, d’une part, et peut-être au dynamisme des agences de la région, d’autre part.
Je pense que l’Office national du tourisme (ONT) devrait investir plus dans le marketing et mettre en évidence les autres régions de l’Algérie, sinon on risque de se retrouver dans des bouchons dans cette région qui, rappelons-le, est fragile et ne peut recevoir de grands groupes en même temps.
- Les agences de voyages ont programmé des séjours à l’occasion du Mawlid. Les manifestations de ce genre sont-elles un apport pour le tourisme saharien ?
Il faut être clair sur cette question : toute action de ce genre peut avoir un apport positif pour le tourisme, mais ce type d’action doit être maintenu tout au long de la saison touristique et il doit être à destination, non seulement du marché local mais aussi et surtout à destination de l’international car nous devons communiquer, afin de pouvoir placer le tourisme algérien sur les différents marchés émetteurs.
- L’offre aérienne est-elle suffisante ou Air Algérie doit faire des efforts supplémentaires ?
Globalement, l’offre aérienne reste un peu faible, vu les capacités de ses régions. A titre d’exemple, un ATR, même quotidien, sur Ghardaïa demeure très insuffisant.
Peut-être qu’il faut passer à des avions de plus grandes capacités sur certaines régions et à plus fortes fréquences.
- Les établissements hôteliers jouent-ils leur rôle dans la chaîne touristique ? Sont-ils concurrencés par les maisons d’hôtes ?
Il faut reconnaître que les maisons d’hôtes, dans le Sud, sont devenues une tendance de plus en plus populaire ces dernières années.
Elle s’inscrit dans le cadre du développement du tourisme local et de la diversification des options d’hébergement pour les voyageurs qui souhaitent découvrir les richesses culturelle, historique et naturelle de ces régions. Elles offrent souvent une expérience plus authentique et intime que les hôtels standards.
Elles peuvent varier en termes de style et d’aménagement. Certaines sont situées dans des oasis, d’autres dans des villages traditionnels ou des ksour.
Dans certaines régions, les maisons d’hôtes prennent plus de place, c’est plus chaleureux, plus authentique, le personnel est plus proche du client, l’hôtellerie du Sud, en général, est à revoir totalement, même dans sa conception parfois.
- L’agence Ziryab Voyages propose plusieurs circuits et séjours. Comment concilier les circuits traditionnels avec les nouveaux territoires à découvrir ?
Il n’y a pas de nouveaux territoires à découvrir, il y a des nouveaux circuits mais qui, généralement, intègrent les sites ou circuits traditionnels.
On essaye de faire en sorte de maximiser le séjour des clients, afin de leur faire découvrir le plus de choses possibles. Par exemple, le circuit qui regroupe les ruines romaines avec des villes du Sud.
C’est une expérience fascinante qui permet de mieux comprendre l’histoire, la culture et la diversité de notre pays.
- Cette saison sera-t-elle meilleure que la précédente ?
Elle s’annonce, en tout cas, prometteuse, au regard des premières réservations. Mais il faut attendre encore un peu pour tirer des conclusions.
Il est regrettable que nous soyons totalement absents dans le domaine de la communication, la participation aux différents salons n’a pas apporté les résultats escomptés.
Il y a lieu de réétudier les marchés émetteurs et focaliser notre stratégie vers les nouveaux marchés asiatique, nord-américain, d’Europe du Nord.
Dans ce contexte, l’adoption du visa électronique va énormément faciliter les choses.