Boxe : Abdelkader Ould Makhloufi n’est plus

08/01/2025 mis à jour: 22:58
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Hier, le sport algérien a perdu une de ses plus belles icônes. Le boxeur Abdelkader Ould Makhloufi a rejoint son Créateur. Il avait 81 ans. 

L’enfant de Boufarik, dans la wilaya de Blida, a eu une carrière pugilistique accomplie. Né dans la Mitidja juste avant la fin de la Seconde Guerre mondiale (1944), il a vécu,  comme tous ses compatriotes, les affres de la colonisation. Très jeune, il s’est passionné pour la boxe. Il s’est accompli dans cette discipline lors de son long séjour en France après l’indépendance. Sa vie de jeune boxeur et sa longue carrière sur le ring les a admirablement racontées dans le livre «Mémoires d’un boxeur», dont la préface est signée par un grand champion, en l’occurrence Mustapha Dahleb.

La vie de Abdelkader Ould Makhloufi se décline en plusieurs chapitres qu’il a brillamment transcrits dans le manuscrit. Il a côtoyé les sommets de la boxe amateur, à ses débuts, et professionnelle lorsqu’il était au fait de sa forme. Il a disputé et perdu un combat comptant pour le Championnat du monde contre le Japonais Shibata, chez lui au Japon. Sur le double plan africain et arabe, il était au-dessus du lot comme en témoignent ses nombreuses victoires, souvent avant la limite. 

Selon ses proches et ceux qui l’ont côtoyé dans sa prime enfance, Abdelkader a découvert la boxe à l’occasion des combats de boxe qui étaient organisés à Boufarik. Il a préféré l’ambiance des rings aux terrains vagues et aux interminables matches de football. «Il était atteint par le virus de la boxe», a témoigné un jour un de ses proches. Deux ans après l’indépendance (1964), il décide de traverser la Méditerranée. 

En France, il trouve un emploi à l’Amicale des Algériens en France et mène de pair une carrière de boxeur. Il livre 58 combats en professionnel, décroche 48 victoires. Dans les années 1970, il décroche 4 titres de champion d’Afrique. Vers la fin de l’année 1970, il décide de mettre un terme à sa carrière et raccroche les gants. Mais il n’a jamais pris ses distances avec la boxe, malgré les tracasseries et embûches placées sur son chemin.

 Il a tenté de briguer le poste de président de la Fédération de boxe. En vain. Il avait un projet ambitieux pour la boxe. Les hommes qui étaient sur-place n’ont jamais accepté que Abdelkader Ould Makhloufi reste dans le circuit. Pourtant, son projet de candidat qu’il a présenté était ambitieux et porteur d’espoirs. Il a été refusé. 


Depuis, il a fait le deuil de son ambition légitime. Sur un autre plan, personnel, il n’a pas été épargné. Le décès de son fils l’a anéanti. Il a bien tenté de remonter la pente, mais la maladie l’a rattrapé. Hier, il est parti emportant avec lui sa longue expérience dans la boxe. Alors, il a tiré sa révérence et il est parti. 

A sa famille, ses proches et aux férus de la boxe, la rédaction sportive d’El Watan présente ses condoléances et prie Dieu Tout-Puissant et Miséricordieux de l’accueillir en Son Vaste Paradis. «A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons.»  

 

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