Des entreprises en pleine expansion se heurtent au problème de l’indisponibilité d’assiettes foncières.
Le salon de l’investissement et de la production locale qui s’est tenu ces derniers jours à la salle omnisports de Boumerdès confirme dans cette 2e édition que les attentes des investisseurs sont de plus en plus nombreuses.
Si le salon se maintient, c’est plutôt par la présence d’entreprises de transformation dans le domaine de l’alimentaire devenues traditionnellement présentes à toutes les manifestations (foires, expositions et événements comme le marché du Ramadhan) que par la présence de nouveaux investisseurs dans des créneaux porteurs industriels ou pharmaceutiques. En effet, plus les années passent et moins les besoins sont satisfaits.
L’entreprise Blue Shark, spécialisée dans le matériel pour boulangeries et pâtisseries, a pu se développer avec une intégration de 65% en optant pour une technologie de pointe permettant des gains d’argent et d’énergie importants pour certains produits comme les armoires de congélation.
Toutefois, l’ambition de s’agrandir au niveau de la zone d’activités de Zemmouri se heurte au problème du foncier. Depuis 2018, les responsables de cette entreprise sont dans l’expectative. Mais avec le prix élevé du bail qu’il cède actuellement, il n’est pas exclu que la clé soit mise sous le paillasson.
Pourtant, les opportunités d’exportation sont à portée de mains. Un autre investisseur versé dans la production du matériel en aluminium pour les besoins de l’irrigation agricole, de l’énergie ou encore du bâtiment, a déjà un agenda bien rempli pour l’exportation vers l’Afrique. Ses locaux à la zone d’activités de Khemis El Khechna se révèlent trop étroits. Mais sa demande de terrains pour une extension nécessaire demeure sans réponse. A Hamadi, la zone d’activités est dans un état lamentable.
Son aménagement est totalement absent. A Dellys, la ZAD est à l’abandon. Ces cas ne sont, malheureusement, pas isolés. Sur plus de 800 investisseurs, ils sont seulement 156 à être concernés par la décision d’exploitation. A ce jour, 60 d’entre eux l’ont obtenue.
Au moins 34 dossiers devront encore attendre. Pourtant, le temps presse. Des milliers de chômeurs se bousculent au niveau de l’agence de l’emploi alors que les décisions octroyées ne permettent de créer que 5500 emplois.
En fait, la centralisation et l’administration du fait économique semble, pour beaucoup d’observateurs avertis, avoir atteint ses limites. Les dernières recommandations des universitaires lors du séminaire sur la gouvernance et les collectivités locales qui s’est tenu à Boudouaou ont clairement appelé à adopter « une approche économique de l’investissement ». Le prochain code de l’investissement auquel se rattachent les investisseurs en difficultés comme ils le feraient à une bouée de sauvetage s’apparente à une dernière chance de sortie de crise.