La première session de la nouvelle Assemblée populaire de la wilaya de Boumerdès a été consacrée en début de semaine à l’examen du dossier du logement et aux préparatifs de la saison estivale. La commission des élus a, pour la circonstance, confectionné un rapport chiffré, bien illustré et suivi de recommandations selon le type de logements.
Cela a donné une bonne visibilité du document et une idée précise de la situation de l’habitat dans une wilaya qui accuse «un retard dans la réalisation des programmes et des difficultés à venir à bout des contraintes», selon un constat de la commission. Ainsi, il est fait état de 8 projets dans le cadre du Logement public locatif (LPL) finalisés comportant plus de 1300 logements non encore distribués. Le motif invoqué est «le retard dans la confection des listes des bénéficiaires». Il faut compter également 22 autres projets dispatchés sur une vingtaine de communes qui accusent des blocages dans l’aménagement, le raccordement électrique ou encore au réseau des eaux usées. Parfois, ce sont des contraintes de terrain. Le nombre de logements dans ces cas est très élevé, pas moins de 8000 logements.
6000 unités en cours de réalisation
Toujours concernant cette formule de Logements publics locatifs, 13 communes attendent 6000 logements en cours de réalisation. Cette situation peu reluisante est exacerbée par les projets à l’arrêt total ou non encore lancés au niveau de 14 communes ; soit plus de 4000 logements.
Les mêmes raisons sont invoquées en sus d’autres qui apparaissent après coup : mauvais choix de terrain ou de l’entreprise. Le cas de la formule LSP enregistre aussi 500 unités en attente de lancement ou à l’arrêt sur 7156 inscrites dont 6127 réalisées et 779 en cours. La commission conclut à «une incapacité à poursuivre ces programmes».
La situation pour la nouvelle formule est bien pire. Sur les 2530 LPA, aucune réalisation. 500 seulement sont en cours de construction et 2030 n’ont pas été lancés. En face, 8418 demandes sont dans l’expectative. «La faiblesse est criante», commentent les élus. Ces derniers observent que «des promoteurs spéculent et d’autres ont trompé les citoyens», entre autres remarques. Le logement rural, lui aussi, n’est pas épargné par cette situation problématique. Sur les 26 470 aides débloquées, 21 796 ont été distribuées et finalisées, 3100 sont en cours de concrétisation et 1574 toujours en attente de lancement.
Ce type de logement aurait dû bénéficier d’une attention particulière au regard de la configuration de la wilaya et au rôle qu’il pourrait jouer dans l’absorption d’une importante demande avec une réduction de l’exode. C’est, pourquoi, la commission de l’APW a recommandé «d’augmenter le nombre des aides et d’alléger les procédures bureaucratiques. Enfin, le logement AADL est présent à travers 8 communes où environ 8000 logements sont programmés avec des taux d’avancement entre 10 et 55% ».
Toutefois, des sites sont à l’arrêt. A l’exemple de ceux de Khemis El Khechna, Ouled Moussa, Issers, Bordj Ménaiel et Hammadi. Parfois, la présence de bidonvilles (à Bordj Ménaiel) ou même d’une école (à Boudouaou) bloquent les travaux. Par ailleurs, la commission relève la prolifération de l’habitat précaire au niveau des sites qui accueillaient les chalets des sinistrés. Pourtant, une démolition avait suivi le relogement.