En peu de temps, l’école Art Alioua de Boumerdès est devenue un véritable carrefour de rencontres entre les jeunes talents. Initiée par Mme Fadéla Alioua, cet espace d’expression et de créativité s’est affirmé comme un besoin auquel aspiraient les familles pour leurs enfants mais auquel elles n’avaient pu accéder.
Loin des sentiers battus, l’école Art Alioua a préféré réunir quelques talents parmi les enfants et les jeunes. Les enfants à besoins spécifiques y étaient conviés non pas pour assister en simples spectateurs ,mais activement par des travaux de dessin.
Une mère de famille a ramené son fils de 18 ans autiste. Il a suffi que l’on mette à sa disposition une grande feuille blanche pour que ses doigts agiles et talentueux transforment cette dernière en objet artistique.
Le psychologue de l’école de rééducation des enfants à besoins spécifiques de Tidjelabine l’accompagnait. Il nous a exprimé son désarroi devant la marginalisation de ce genre de personnes : «dès l’âge de 18 ans, ces enfants sont livrés à eux-mêmes aucune structure ne les prend en charge». L’école de Mme Fadéla est une aubaine.
Elle compte faire appel à eux à chaque occasion pour les « sortir de la réclusion socio-professionnelle à laquelle ils sont condamnés.» En effet, une convention dans ce sens a été signée entre les deux écoles. Mme Alioua reçoit également en thérapie des enfants et des jeunes en difficulté.
L’art se révèle un remède miracle à des états psychologiques et/ou physiologiques que le dispositif officiel n’a pu ou su prendre en charge. Ainsi, plusieurs ateliers sont possibles : théâtre, dessin, culinaire, couture et même un café littéraire où des auteurs jeunes et moins jeunes sont accueillis face à des invités avertis. L’occasion de mettre les jeunes plumes dans le bain et de permettre l’échange d’expériences.
À titre illustratif, la commémoration de la journée de l’enfance a été marquée par la présence de jeunes comédiens de la troupe théâtrale El Bez, issue de la célèbre troupe Sindjab de Bordj Ménaiel, qui a gratifié les personnes présentes d’une pièce récréative et instructive.
Des associations estudiantines comme le club scientifique et Ibdae (Innovation) de l’université M’Hamed Bougara ont également tenu à être de la fête. D’autres ateliers pour les jeunes ont concouru. Il y a celui de l’art culinaire, de la couture spéciale pour enfants et aussi de l’artisanat.
D’ailleurs, le président de la chambre de l’artisanat de Boumerdès était parmi les invités. Il apporte son soutien à l’initiative de l’école Art Alioua et n’a pas hésité à signer un accord dans le sens d’aider à l’insertion des jeunes talents sans discrimination entre les enfants à besoins spécifiques et les autres. Il apparaît donc que des initiatives sont prises ici et là pour combler un vide dans la prise en charge des enfants.
Les parents s’en réjouissent mais il reste beaucoup à faire pour répondre efficacement à une demande de plus en plus grandissante ; notamment en direction des personnes à besoins spécifiques qui «regorgent de talents ».