Boumerdès : Affluence record sur les plages

17/08/2022 mis à jour: 09:45
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Photo : D. R.

La direction du tourisme explique cet engouement par la sécurité devenue une donnée palpable et le travail entrepris en matière d’aménagement des plages.

Il y a quelques années, le nom de Boumerdès était tristement célèbre par la fréquence des attentats terroristes. Certains habitants des autres wilayas du pays ne s’y rendent qu’en cas d’impérieuse nécessité. Mais ce triste épisode relève désormais du passé.

La page du terrorisme est définitivement tournée ouvrant de nouvelles perspectives de développement à cette wilaya aux grandes potentialités dans le domaine touristique et agricole. Connue pour ses plages au sable fin et ses magnifiques forêts récréatives, la région est devenue une destination de choix pour les estivants.

Le directeur du Tourisme, Hamouda Maâmri, a fait état cette semaine de plus de 12 millions de vacanciers qui ont visité les plages de la région depuis le début de la saison estivale. Un chiffre record qui place Boumerdès à la tête des wilayas ayant reçu plus de vacanciers cette saison. M. Maâmri explique cet engouement par la sécurité devenue une donnée palpable et le travail entrepris en matière d’aménagement des plages dont le nombre de celles qui sont autorisées à la baignade est passé de 25 à 44 en quelques années.

Aussi, il faut souligner que l’ouverture d’une ligne ferroviaire M’sila-Boumerdès a facilité le déplacement vers les plages pour les personnes et les familles des wilayas de Bouira, Sétif et Bordj Bouarreridj, etc. Pour faire face au manque de structures d’accueil, les pouvoirs publics ont décidé de mettre les cités universitaires à la disposition des jeunes des wilayas du Sud à des prix concurrentiels. La première expérience a été menée depuis le 1er août au niveau de la cité U 2000 lits de Zemmouri.

Le prix de location a été fixé à 1700 DA par chambre et 12 000 DA par semaine pour chaque personne. Mais il est encore trop tôt de juger de la réussite de l’opération. La wilaya compte une vingtaine d’hôtels et 7 complexes touristiques d’une capacité globale de 7000 lits. Cela est largement insuffisant. Les autorités locales parlent de 66 projets touristiques pouvant créer 3990 emplois et augmenter les capacités d’accueil de la wilaya de 6862 lits. Néanmoins, une cinquantaine de projets tardent à être lancés.

Aujourd’hui, si Boumerdès attire plus d’estivants c’est parce qu’elle est proche de grandes voies de communication, à l’instar de la RN05, la RN12, la RN24 et la rocade Sud. «Je suis de Sétif. Je viens souvent à Boumerdès car je mets parfois 2 heures pour y arriver. Pour éviter les embouteillages du retour, on préfère aller à Corso ou Boudouaou El Bahri. A l’est vers Figuier ou Cap Djenet, c’est le calvaire», témoigne un père de famille. Outre les plages, le visiteur pourra aussi s’offrir de beaux moments dans les forêts récréatives de Zemmouri ou Corso.

Le soir venu, les familles se rendent en masse aux jardins publics nombreux à avoir été aménagés en prévision de la saison estivale, notamment au chef-lieu de wilaya. D’autres visiteurs s’offrent des balades au front de mer ou une tournée à bord du train touristique, le seul à l’échelle nationale.

Comme partout ailleurs, passer des vacances dans les localités balnéaires de la région n’est pas un long fleuve tranquille.

La première préoccupation des estivants est celle des bouchons, notamment sur la route du littoral. «Cela fait 5 ans qu’on attend l’ouverture de l’évitement de la ville de Boumerdès. Les autorités ont dégagé plus de 10 milliards de dinars pour ce projet, mais les travaux avancent très lentement», s’indigne un habitant qui se plaint aussi du diktat des parkingeurs et des parasoliers.

Plusieurs opérations coups de poing ont été opérées ces derniers jours par les services de la police et de la gendarmerie, mais le phénomène reste de mise, aussi bien à Figuier et Sablière qu’à Cap Djenet et Zemmouri. Il faut souligner que le tourisme, ce n’est pas que les plages. La wilaya regorge aussi de sites historiques d’une valeur estimable.

L’Atlas archéologique de l’Algérie a répertorié plus de 170 sites. Or, seulement le site de Marsa Eddadjadj de Zemmouri a été classé en 2016. Les autres sont livrés à l’abandon et demeurent méconnus du grand public.

 

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