La région de Bouira regorge de monuments et sites archéologiques qui remontent à différentes époques, dont certains sont protégés, tandis que d’autres attendent fouilles et mises en valeur.
La wilaya de Bouira fut un carrefour incontournable d’anciennes civilisations qui se sont succédé en Algérie. Chacune de ses régions regorgent de plusieurs monuments et sites archéologiques de différentes époques, dont certains sont protégés, tandis que d’autres attendent fouilles et mises en valeur. Selon Mme Rouane, conservatrice du patrimoine culturel auprès de la direction de la culture et des arts, plusieurs sites ont été classés sur la liste nationale des biens culturels.
Elle cite notamment les inscriptions épigraphiques, la muraille, le bastion et les portes de l’antique Auzia, l’actuelle Sour El Ghozlane, Bordj Hamza au chef-lieu de la wilaya, le mausolée de Ghorfet Ouled Slama à El Hakimia et la forêt Azerou, à Bechloul. Quant aux sites inscrits sur l’inventaire supplémentaire, ils sont nombreux.
Il s’agit notamment de l’aqueduc de Sour El Ghozlane, du Bordj F’nar à Mezdour, de la mosquée d’Ath Brahim à M’Chedallah, du fort turc de Bordj Okhris et de la mosquée El Atik à Sour Elghozlane. Selon Mme Rouane, cette inscription sur l’inventaire supplémentaire pour une durée de 10 ans permet la préservation de ces biens culturels. La direction de la culture de Bouira a également fait des propositions d’inscription d’autres biens culturels sur l’inventaire supplémentaire en 2024.
Il s’agit de deux mosaïques de l’antique Auzia, la stèle libyque de Kerfala découverte à Lakhdaria, le fort d’Assif Assemad à M’Chedallah et la mosquée d’Ighil Hammad à Saharidj. A Ath Hammad, dans la commune de Saharidj, une mosquée historique a malheureusement été détruite afin de permettre la construction d’un logement pour l’imam, et ce, avant que les équipes d’inspection de la direction de la culture n’aient pu intervenir.
Ce patrimoine culturel d’une grande valeur historique a été perdu de manière regrettable. Suite à cet incident, l’affaire a été portée devant les tribunaux, a révélé Mme Rouane. Quant au site romain de Tachachit dans la commune d’El Adjiba, il n’a malheureusement pas encore fait l’objet d’une fouille approfondie.
Le principal obstacle réside dans le fait que le terrain du site appartient à des propriétaires privés. Cependant, certains de ces propriétaires ont eu la chance de faire des découvertes fortuites sur leurs propres parcelles. C’est le cas d’un habitant qui a mis au jour une magnifique mosaïque dans la cour de sa maison.
Conscient de la valeur et de l’importance de cette pièce, ce propriétaire a fait preuve de responsabilité en préservant cette mosaïque antique plutôt que de la détruire ou de la dissimuler.
Par ailleurs, une nouvelle découverte a été faite durant l’année en cours. Il s’agit d’une nécropole romaine au lieudit Hmar Khaddou dans la commune de Sour El Ghozlane, près du site de construction de logements AADL. Une équipe du Centre national de recherche en archéologique (CNRA) a été dépêchée sur les lieux afin de procéder à des travaux de fouilles de sauvetage.
Malgré sa richesse en patrimoine historique et archéologique, la wilaya de Bouira ne dispose malheureusement pas d’un musée dédié à la préservation et à sa mise en valeur. De nombreuses découvertes faites sur son territoire sont exposées dans divers musées à travers le territoire national ou stockées dans les locaux de la direction de la culture.