La wilaya de Bouira vit, et ce, depuis plusieurs mois une grave crise d’eau. Alimentées essentiellement par les trois barrages de Tilesdit, Koudiat. Acerdoune et Oued Lakhal, des localités de la wilaya sont fortement touchées par la pénurie de ce précieux liquide.
Le volume de stockage de la ressource emmagasinée au niveau des trois barrages approvisionnant également d’autres régions du centre du pays, dont le sud de la wilaya de Tizi Ouzou, Médéa et M’sila, n’est pas suffisant, et ne peut ainsi garantir une alimentation équitable et stable.
La directrice des ressources en eau (DRE) de la wilaya de Bouira, qui avait animé récemment un point de presse, a souligné que la situation est en effet difficile en raison de la baisse sensible du volume d’eau au niveau des barrages. Pour atténuer les effets du déficit hydrique, un programme d’urgence a été lancé depuis plusieurs mois, prévoyant la réalisation de plusieurs forages en vue de faire face à la crise et de répondre aux besoins croissants des citoyens.
En plus de cette mesure, des populations sont alimentées via des camions citernes. Dans la commune de Sour El Ghozlane alimentée par les eaux du barrage de Koudiat Acerdoune, deux forages ont été mis en service, a-t-on indiqué à la DRE précisant que les travaux de réalisation de plusieurs forages à travers 24 communes souffrant de manque d’eau sont en cours.
Deux autres forages ont été également réceptionnés mardi dernier dans les villages de Belchbour et El Araf dans la commune de Ridane, à l’extrême sud-ouest de Bouira. Une commission dépêchée, samedi dernier, composée des responsables de l’Algérienne des eaux (ADE) et de l’Agence nationale des ressources en eau, a décidé d’un renforcement imminent du programme d’urgence déjà mis en place.
Dans la région de Lakhdaria, où l’eau arrive une fois tous les 20 jours, il a été décidé la réalisation de deux forages au niveau des localités de Bouamoud et Hezama, a-t-on précisé. L’impact de l’ensemble de ces opérations va contribuer à améliorer la desserte de l’eau potable au profit d’une population importante durant cette période cruciale que traverse la région.
Le recours aux eaux souterraines est une nécessité absolue en attendant les premières pluies pouvant contribuer au remplissage des barrages. La mise en service prochaine des stations de dessalement de l’eau de mer à Boumerdès et Tizi Ouzou atténuera un tant soit peu les souffrances des citoyens.
Pour rappel, les autorités locales ont consacré une enveloppe de près de 300 millions de dinars pour financer les projets de réalisation de quelque 22 forages. Le programme a été décidé dans un contexte particulier marqué par un recul de la pluviométrie à l’origine du manque d’approvisionnement des foyers en eau potable.