Dans la wilaya de Bouira, les établissements de santé, notamment ceux implantés dans les zones rurales, disposent pour la plupart de médecins généralistes pour assurer le fonctionnement des différents services.
Les centres de santé n’offrent aucune spécialité. «La polyclinique Saïd Amzil du chef-lieu de la commune de Haïzer n’est plus en mesure d’assurer une véritable prise en charge des malades de la région», ont dénoncé des citoyens, réclamant une meilleure prise en charge sanitaire des malades. L’établissement, pratiquement rénové et même équipé, et ce, grâce à la contribution exemplaire de la population mobilisée contre la pandémie de la Covid-19 est privé de médecins spécialistes.
La polyclinique en question, qui fait office souvent d’un dispensaire de campagne, n’a pour tout encadrement que deux médecins généralistes et un dentiste pour assurer les premières interventions médicales. Pour une population dépassant les 30 000 âmes habitant une zone montagneuse difficile d’accès, l’affectation d’un personnel nécessaire pour rendre cette polyclinique opérationnelle à 100% est une urgence en cette période de crise sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19. La structure n’assure guère des soins à partir de 20h, a-t-on indiqué.
«A partir de cette heure, les patients doivent se diriger vers les autres centres de santé de la ville de Bouira. C’est la nuit que nous avons le plus besoin de cette polyclinique», a-t-on ajouté. Les dysfonctionnements sont nombreux. Le laboratoire d’analyses médicales est fermé depuis plus de deux mois, ont rappelé des membres du mouvement associatif de la commune de Haizer, tout en regrettant que le service Covid, équipé d’une quinzaine de lits et de concentrateurs d’oxygène, n’a jamais fonctionné, et ce, depuis l’été dernier, en raison du manque de personnel adéquat.
Le service de radiologie est également non fonctionnel pour cause d’absence d’encadrement. Et pourtant, l’appareil de radiologie, qui était en panne durant des années, a été réparé grâce à l’effort des citoyens qui ont contribué à l’achat de la pièce de rechange dont la facture de réparation était estimée à 3 millions de dinars. «Pourquoi la direction de la santé de la wilaya de Bouira ne daigne pas renforcer la polyclinique en moyens humains ?» s’interroge-t-on.
Le manque de personnel médical spécialisé constaté également à travers l’ensemble des hôpitaux de la wilaya de Bouira rallonge la liste non seulement des dysfonctionnements mais accentue de plus en plus les souffrances des populations.
La DSP de Bouira a déclaré que plusieurs cas de Covid ont été enregistrés dans le milieu hospitalier. «C’est pour cela que les établissements de santé fonctionnent presque au ralenti et cette période de crise sanitaire», a-t-elle précisé.