Bouira : L’association Tazemurt réussit son pari

13/11/2024 mis à jour: 09:54
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Des membres associatifs et éléments du PND, main dans la main, pour ressusciter la cédraie à Bouira - Photo : D. R.

Ce projet, baptisé «Graine de l’espoir», vise la production de 25 000 plants de l’espèce du cèdre de l’Atlas et leur plantation dans la région.

L’association environnementale Tazemurt (L’Olivier), basée dans la commune d’Aghbalou, au nord-est de Bouira, a lancé fin 2022 un projet ambitieux en partenariat avec le Parc national du Djurdjura (PND). Ce projet, baptisé «Graine de l’espoir», vise la production de 25 000 plants de l’espèce du cèdre de l’Atlas et leur plantation dans la région.

Cet arbre, un des symboles du Djurdjura, est malheureusement en danger d’extinction. La problématique de sa régénération se pose avec acuité, et ce, à cause de l’impact du phénomène du réchauffement climatique qui s’est accéléré ces dernières années et les feux de forêt. Belaïd Tamssaout, président de l’association, explique que ce projet a nécessité de nombreuses étapes minutieuses.

Tout d’abord, l’équipe de l’association, épaulée par les éléments du PND, a dû identifier et récolter avec soin les graines de cèdre dans les cédraies naturelles du Parc. Ensuite, ces graines ont été semées avec attention dans la pépinière principale du PND, sur les hauteurs de la commune d’Aghbalou.

L’équipe a dû surveiller et contrôler étroitement le processus de germination, tout en veillant à l’arrosage régulier, à l’installation d’ombrières pour réguler l’ensoleillement et au désherbage minutieux autour des jeunes plants. «C’était un travail laborieux, mais essentiel pour préserver cette espèce endémique du cèdre de l’Atlas et assurer sa multiplication», souligne M. Tamssaout.

La phase de plantation entamée

Après deux années de travail acharné et de patience, les résultats commencent enfin à être visibles. En outre, l’association a su s’entourer d’experts scientifiques, à l’instar du professeur Khellaf Rabhi de l’Université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Ce dernier avait apporté son précieux concours, en fournissant des recommandations et des conseils sur les techniques de plantation les plus appropriées pour garantir la meilleure reprise et la croissance optimale des jeunes plants.

De son côté, Karim Mellikechi, chef du secteur Tirourda du PND, a fait savoir que tous les moyens dont dispose le secteur ont été mis à la disposition de l’association, afin de réussir son challenge. «Nous avons également assuré un suivi technique et un accompagnement de l’association pour mener à bien ce projet de sauvegarde, qui ne sera pas le dernier», a-t-il rassuré. 

«Le PND identifiera d’autres sites adéquats pour lancer de nouvelles initiatives similaires à celle de Graine de l’espoir. L’objectif est de déployer une stratégie ambitieuse et durable pour la protection et l’extension du patrimoine forestier», rajoute-t-il. Vendredi dernier, l’association Tazemurt et son partenaire du Parc national de Djurdjura sont entrés dans une nouvelle phase du projet. Il s’agit de celle de la plantation des jeunes cèdres sur le terrain.

«Ce défi de reboisement représente une étape-clé pour la réussite à long terme de l’initiative Graine de l’espoir et la sauvegarde de cette espèce emblématique de la forêt algérienne. Nous avons planté un total de 700 plants vendredi passé, à Ighil Oubawal, Laâzayeb et Tala Tablat relevant du secteur Tirourda du PND», dira M. Tamssaout.

Cet élan de verdissement, qui vise à restaurer les écosystèmes forestiers, a rassemblé une foule importante. Des écoliers, des associations, des citoyens bénévoles, l’APC d’Aghbalou, des éléments de la Conservation des forêts de la daïra de M’chedallah, etc. «Afin de faciliter les travaux de plantation et d’atteindre l’objectif ambitieux de 25 000 plants, un généreux donateur local, un citoyen de Takerboust, a mis à notre disposition une tarière motorisée. C’est une précieuse contribution qui simplifiera grandement le creusement des trous nécessaires à l’accueil des jeunes arbres», rajoute-t-il.

Appel à participation 

Cette opération de grande envergure se poursuivra jusqu’à la fin du mois de décembre, voire au-delà si les conditions météorologiques le permettent. En effet, la période hivernale, avec ses pluies, est particulièrement propice à la plantation du cèdre de l’Atlas. L’association et ses partenaires lancent un appel à la participation de tous - associations, citoyens, étudiants, écoliers à l’échelle nationale - afin de contribuer à la reforestation des montagnes.

«Nos portes sont ouvertes à tout le monde pour participer à l’atteinte de ce noble objectif de reboisement de nos montagnes. Déjà, des associations des wilayas de Jijel, Béjaïa et Tizi Ouzou ont répondu présente et se sont jointes à l’effort. Main dans la main, nous allons relever le défi.» Un rendez-vous est ainsi donné à tous les volontaires le vendredi 15 novembre, dans ces mêmes régions, pour une nouvelle grande campagne de plantation.

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