Plusieurs éleveurs de la wilaya de Bouira, qui n’ont pas adhéré au dernier recensement décidé par les pouvoirs publics, ont observé, hier, un rassemblement de protestation devant le siège de la direction des services agricoles (DSA). Ils sont venus réclamer des services de l’agriculture leurs quotas en quantité suffisante d’aliments, notamment l’orge et le son.
Le manque d’aliments de bétail, dont les prix sont plafonnés par l’Etat, pose problème dans la wilaya de Bouira. Confrontées, à l’instar de plusieurs régions du pays, à la sécheresse qui sévit depuis des mois déjà, les terres agricoles ont été mises à mal. «Le sol de nos exploitations s’est presque transformé en poussière. La terre s'effrite et devient presque du sable», a rappelé un éleveur venu de la commune de Haizer. Cette situation s’est répercutée sur les rendements des terres et, par conséquent, a fait augmenter les prix d’aliments sur le marché, a soulevé un autre producteur. Les tarifs pratiqués sont inabordables.
Le prix d’un quintal d’orge est cédé à 5000 DA sur le marché parallèle. «Nous n’avons plus les moyens pour faire face à cette situation. Même les prix des autres aliments nécessaires à l’engraissement de nos bêtes ont sérieusement augmenté.»
Pour sa part, la directrice des services agricoles de la wilaya de Bouira, Tira Adra, avec qui nous nous sommes entretenus à ce sujet, a souligné que ce problème a été exposé aux autorités locales. «Le quota du son et de l’orge réservé comme aliment de bétail n’arrive pas à satisfaire les demandes de nos éleveurs, dont le dernier recensement décidé par les pouvoirs publics a dépassé les 10 000 éleveurs», a déclaré la DSA de Bouira, en ajoutant que la loi n° 002 du 15 février 2021 oblige les minoteries de réserver 40% de leur production à l’alimentation du bétail.
Cependant, le refus et l’absentéisme des éleveurs au dernier recensement risquent de compliquer les choses à l’avenir. «Nous avons tenu 5 réunions en présence de la direction des Impôts pour sensibiliser les éleveurs sur la nécessité d’adhérer à cette opération, et ce, afin qu’ils puissent bénéficier du programme en question», a déploré Mme Tira. «Nous avons demandé d’autres quotas supplémentaires, notamment en orge, à partir des wilayas de Boumerdès et de Béjaïa, et ce, pour satisfaire au mieux la demande de nos éleveurs», a-t-elle précisé.
Il est à rappeler que l’opération de distribution de l’orge au profit des éleveurs concernés par l’opération de recensement et de contrôle du cheptel avait été lancée fin février de l’année en cours. Le ministère de tutelle avait conditionné l’adhésion à l’opération de recensement du cheptel pour lutter contre le phénomène de spéculation des aliments de bétail.