Boudouaou (Boumerdès) : L’APC gelée par le wali

29/03/2023 mis à jour: 02:50
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Bloquée depuis juillet 2022 à cause de désaccords entre élus, l’APC de Boudouaou (W. Boumerdès) n’a désormais aucun pouvoir. Cette Assemblée a été gelée il y a quelques jours par le wali, pour assurer la continuité du service public et la gestion des affaires de la collectivité. 

Missions qu’il a confiées au chef de daïra, Badiss Mokhtar. La décision du wali a été prise conformément aux articles 100, 101 et 102 du code communal. Ces articles énoncent que «lorsque le P/APC s’abstient d’accomplir un des actes qui lui sont prescrits par les lois et règlements, le wali peut, après l’en avoir requis, y procéder d’office à l’issue des délais fixés par la mise en demeure».  Le wali y recourt surtout quand «il y a dysfonctionnement de l’Assemblée, empêchant le vote du budget» ou quand les autorités communales manquent à leurs obligations relatives au maintien de sécurité, à la continuité du service public, de la salubrité, de la tranquillité publiques, etc. 

Et Dieu sait qu’à Boudouaou, les manquements en termes de gestion sont légion. Empêtrée dans les conflits d’intérêts, l’Assemblée n’a pas brillé concernant la prise en charge des préoccupations de ses administrés. «Ce sont les 14 parmi les 23 élus qui ont permis au P/APC d’accéder à son poste qui sont à l’origine du blocage de l’Assemblée. Ils se sont retournés contre lui sous prétexte qu’il ne leur avait pas laissé assez de prérogatives, mais la réalité est tout autre», souligne un élu, ajoutant que toutes les tentatives pour concilier les protagonistes sont restées vaines.  La population locale, elle, semble regarder ailleurs. En cette période d’inflation, les discussions portent autant sur les prix des produits de large consommation que «des mauvaises» nouvelles de l’Assemblée. 

Pourtant, la localité est loin d’être un modèle en termes de cadre de vie et d'infrastructures. «Il y a des quartiers qui manquent de tout : de routes goudronnées, d’assainissement, d’air de jeux, d’éclairage, etc. Notre commune a bénéficié de cinq projets d’écoles, mais ils n'ont pas été réalisés, alors que nos enfants suivent les cours dans des chalets et des salles surchargées», s’indigne un habitant qui compare l’APC à un panier à crabes. Notre interlocuteur appuie ses dires par les nombreuses affaires de corruption ayant impliqué d’anciens élus et cadres de la commune. 

La dernière en date a été jugée fin février dernier et s’est terminée par la condamnation à de lourdes peines de 13 accusés, dont deux anciens maires, un chef de service et des entrepreneurs. La plupart ayant été poursuivis pour «dilapidation de deniers publics», «attribution de marchés en violation de la réglementation» et «obtention d’indus privilèges». 

A noter enfin que plusieurs Assemblées communales d’autres régions du pays ont été gelées par les walis à cause de désaccords entre élus. On peut citer, à titre d’exemple, Mohammadia, Sidi M’hamed, Sidi Khaled, Tipasa, Chelghoum Laïd... 

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