Faisant référence aux Conventions de Genève, il a notamment souligné l’obligation de la puissance occupante d’assurer la fourniture de nourriture et de matériel médical à la population.
Alors que le nombre de victimes palestiniennes des bombardements israéliens à Ghaza s’accroît de jour en jour, un autre danger majeur plane sur les Palestiniens, privés depuis le 2 mars de toute nouvelle aide humanitaire par un blocus décidé par le gouvernement israélien. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a dénoncé, hier, la situation à Ghaza, qualifiant l’enclave palestinienne de «champ de mort» en raison du blocus par Israël de l’aide humanitaire. «Depuis plus d’un mois, pas la moindre goutte d’aide n’est entrée dans Ghaza. Pas de nourriture, pas de carburant, pas de médicaments, pas de biens commerciaux.
Alors que l’aide se tarit, les vannes de l’horreur se sont rouvertes», a fustigé Antonio Guterres à la presse, ajoutant : «Ghaza est un champ de mort et les civils sont piégés dans une boucle sans fin de mort.» Pour sa part, le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Oren Marmorstein, a estimé qu’«il n’y a pas de pénurie d’aide humanitaire dans la bande de Ghaza». «Plus de 25 000 camions d’aide sont entrés à Ghaza pendant le cessez-le-feu et le Hamas a utilisé cette aide pour reconstruire sa machine de guerre», a-t-il ajouté, accusant Antonio Guterres de «répandre des calomnies contre Israël».
Le secrétaire général de l’ONU avait par avance rejeté l’affirmation de présence d’aide à Ghaza, déjà mise en avant par les autorités israéliennes, rappelant le pays à ses obligations. «En tant que puissance occupante, Israël a des obligations sans équivoque en vertu du droit international, y compris le droit humanitaire international et le droit international sur les droits humains», a-t-il insisté.
Faisant référence aux Conventions de Genève, il a notamment souligné l’obligation de la puissance occupante d’assurer la fourniture de nourriture et de matériel médical à la population. «Rien de cela ne se passe aujourd’hui», a-t-il dénoncé, rejetant également de nouvelles propositions israéliennes sur l’aide. «Les nouveaux mécanismes d’autorisation proposés par Israël pour la fourniture de l’aide menacent de contrôler et de limiter durement l’aide, jusqu’à la dernière calorie et au dernier grain de farine.
Je dois être clair. Nous ne participerons pas à un quelconque système qui ne respecte pas pleinement les principes humanitaires : humanité, impartialité, indépendance et neutralité», a-t-il insisté, réclamant la garantie de l’accès «sans entrave» de l’aide. Ces déclarations font référence à des propositions faites ces derniers jours par les autorités israéliennes, qui ont indiqué à l’ONU vouloir renforcer leur contrôle sur l’aide – y compris un comptage des calories qui entrent – pour empêcher son appropriation par le Hamas, a expliqué une source onusienne.
Antonio Guterres s’est également alarmé de la situation en Cisjordanie. «Le chemin actuel est une impasse, totalement intolérable aux yeux du droit international et de l’histoire. Et le risque que la Cisjordanie se transforme en un autre Ghaza rend la situation encore pire», a-t-il déclaré. «Il est temps de mettre un terme à la déshumanisation, de protéger les civils, de libérer les otages, de garantir l’aide vitale et de renouveler le cessez-le-feu», a-t-il souligné.
Au moins 20 morts dans un nouveau raid
Par ailleurs, la machine de guerre israélienne continue de se déchaîner impunément sur l’enclave palestinienne. La Défense civile à Ghaza a annoncé la mort de 20 personnes dans un raid aérien israélien, hier, sur un immeuble résidentiel dans le nord du territoire palestinien, l’armée israélienne affirmant avoir frappé un commandant du Hamas.
Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a fait état de «20 martyrs et de plus de 40 blessés» dans le raid à Choujaïya, un quartier de Ghaza-ville, ajoutant que la recherche de corps dans les décombres se poursuivait. Ayoub Salim, 26 ans, un habitant du quartier, a raconté que «plusieurs missiles» avaient ciblé l’immeuble de quatre étages et la zone autour où se trouvaient des tentes de déplacés. «Des éclats ont volé dans toutes les directions» a-t-il ajouté, décrivant «une scène terrifiante» et faisant état de corps déchiquetés et d’autres ensevelis sous les décombres.
«On entendait les cris de gens paniqués», a-t-il dit. Après deux mois de trêve, l’armée israélienne a repris le 18 mars ses bombardements aériens, puis son offensive terrestre afin de contraindre, selon Israël, le mouvement palestinien Hamas à libérer les otages israéliens qu’il retient encore. Le ministère de la Santé a annoncé que 1482 personnes avaient été tuées depuis le 18 mars.
Le ministère a ajouté que le bilan total depuis le début de l’agression, déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, s’élève désormais à 50 846 morts dans la bande de Ghaza dévastée et assiégée. Un membre du bureau politique du Hamas, Hossam Badran, a jugé mardi «nécessaire de parvenir à un cessez-le-feu», ajoutant que le contact avec les médiateurs était maintenu, mais qu’aucune nouvelle proposition n’était sur la table. Lors d’une rencontre à Washington, avant-hier, avec le président américain, Donald Trump, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a dit travailler à un nouvel «accord» sur la libération des otages.
UNRWA et fermeture des écoles : Effets dévastateurs sur les enfants
Les enfants de Ghaza subissent des effets dévastateurs des fermetures par l’occupation sioniste des points de passage vers l’enclave palestinienne, empêchant l’entrée de l’aide humanitaire et des fournitures commerciales pour la sixième semaine consécutive, a dénoncé hier l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). «Dans le nord de Ghaza, les enfants ne cherchent pas leurs jouets ou leurs cahiers, mais de l’eau.
Ils ne vont pas à l’école, ils poussent des charrettes à la recherche de quoi étancher leur soif», a indiqué l’UNRWA, dans un message sur les réseaux sociaux, dénonçant les effets «dévastateurs» des fermetures par l’occupation sioniste des points de passage vers l’enclave palestinienne. Depuis le 2 mars dernier, l’occupation sioniste interdit l’entrée des fournitures essentielles (nourriture, eau, produits de première nécessité...) dans la bande de Ghaza, après la fermeture totale des points de passage, provoquant une catastrophe humanitaire marquée par une faim et une soif grandissantes.
Dénonçant une «situation dramatique», l’agence onusienne a souligné que le blocus imposé par l’entité sioniste et le blocage de l’aide pour la sixième semaine consécutive «ont aggravé la rareté de l’eau potable, de la nourriture, des abris et de l’accès aux soins médicaux». Elle a averti que la poursuite du siège a un impact «destructeur» sur les enfants de Ghaza, dont la survie est désormais gravement menacée.
A cet égard, l’UNRWA a renouvelé son appel à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Ghaza, soulignant l’urgence d’une intervention internationale pour sauver des vies. Par ailleurs, le commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, a exprimé son rejet de l’assaut donné mardi par les forces de l’occupation sionistes contre six écoles de l’agence onusienne et de la notification de leur intention de les fermer «dans 30 jours».
Lazzarini a précisé, dans un message publié mardi soir sur les réseaux sociaux, que les écoles de l’UNRWA à El-Qods occupée «sont des installations qui fournissent une éducation aux enfants réfugiés de Palestine».Et de souligner qu’«environ 800 garçons et filles sont directement touchés par ces ordres de fermeture et risquent de ne pas pouvoir terminer leur année scolaire».
«Les écoles de l’UNRWA sont protégées par les privilèges et immunités des Nations unies. Les entrées non autorisées et les ordres de fermeture émis aujourd’hui constituent une violation de ces protections et représentent une révocation des obligations (de l’entité sioniste) en vertu du droit international», a dénoncé le patron de l’UNRWA. «L’UNRWA s’engage à rester et à fournir une éducation et d’autres services de base aux réfugiés palestiniens en Cisjordanie, y compris à El-Qods Est, conformément à la résolution de l’Assemblée générale qui a mandaté l’Agence», a tenu à souligner encore M. Lazzarini.
Le MAE néerlandais convoque l’ambassadeur israélien
Le gouvernement néerlandais a annoncé la convocation de l’ambassadeur de l’entité sioniste aux Pays-Bas au sujet de l’agression génocidaire en cours dans la bande de Ghaza. Dans un communiqué publié mardi, relayé par l’agence de presse palestinienne Wafa, il a été précisé que le ministre des Affaires étrangères, Caspar Veldkamp, avait convoqué l’ambassadeur sioniste aux Pays-Bas au sujet de la situation à Ghaza, et que la réunion était prévue pour hier.
L’entité sioniste a repris le 18 mars dernier son agression génocidaire à Ghaza, faisant 1391 martyrs et 3434 blessés depuis cette date, après deux mois de trêve consécutifs à un accord de cessez-le-feu. Le bilan de l’agression génocidaire sioniste contre Ghaza s’est alourdi à 50 846 martyrs et 115 729 blessés, depuis le 7 octobre 2023, selon les autorités sanitaires palestiniennes.