Consciente de la gravité de la situation, la Fédération des ports algériens a dépêché une délégation au port de Annaba pour trouver un compromis et mettre fin à cette situation préjudiciable à plus d’un titre.
La grève surprise déclenchée, dimanche dernier, par le personnel navigant de la capitainerie du port commercial de Annaba, EPAN, s’est transformée en duel.
Quatre jours après, les grévistes semblent imperturbables même si la direction générale de l’EPAN a engagé immédiatement après l’annonce de la grève une action en justice (en référé) contre dix marins, en demandant l’arrêt immédiat de ce mouvement de protestation. Mardi soir, le verdict est tombé, qualifiant d’illégal le mouvement de protestation.
Cependant, les gens de la mer campent toujours sur leur position. Ils ont engagé un bras de fer avec la direction générale jusqu’à la satisfaction, disent-ils, de leurs revendications socioprofessionnelles. «Nous, inscrits maritimes ; officiers de port et officiers radio, revendiquons l’application du plan de carrière dont l’ensemble des primes.
Nous exigeons l’annulation du règlement intérieur que le PDG de l’EPAN a instauré unilatéralement. Nous réclamons aussi un syndicat représentatif, exclusivement des gens de la mer car le syndicat actuel est du côté de l’administration. Si nos revendications ne sont pas satisfaites, nous poursuivrons notre mouvement de protestation qui n’est pas le premier, mais depuis 2018, soit six ans déjà» ont déclaré, à El Watan, les grévistes.
Parallèlement, sur la rubrique «Conférence de placement» du site officiel de l’EPAN, figuraient, hier, huit navires, quatre attendant la sortie et quatre leur départ pour les remplacer. En rade, ils sont une dizaine dont deux porte-conteneurs et deux autres transportant du blé dur et de l’orge n’ont pas pu accéder au port pour décharger.
Pour assurer le service minimum, seul un navire de bitume a été assisté et placé à quai mardi par les marins de la capitainerie de l’EPAN, avons-nous constaté sur place. Des pertes sèches qui se chiffrent en milliards et qui impactent le chiffre d’affaires de l’EPAN, une rupture d’approvisionnement du marché régional à la veille du Ramadan et une image d’un port à risques sont les conséquences immédiates de cette action.
Conscient de la gravité de la situation, la Fédération des ports algériens a dépêché une délégation au port de Annaba pour trouver un heureux compromis et mettre fin à cette situation préjudiciable à plus d’un titre. En guise de bonne volonté, les marins grévistes ont assisté deux navires à libérer les quais 11 et 22.
La grève du personnel navigant du port de Annaba représente une véritable épreuve pour le nouveau directeur général de l’EPAN, Riad Bouhafs, nommé à ce poste en remplacement de Mohamed Khir Eddine Boumendjel, admis à la retraite. A l’heure où nous mettons sous presse, les négociations se poursuivaient toujours entre les belligérants.