Blida sans wali : Un député interpelle le Premier ministre

27/08/2023 mis à jour: 06:11
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Siège de la wilaya de Blida - Photo : D. R.

Le député Mustapha Temmar d’El Bina a interpellé, dans un écrit daté du 20 août, le Premier ministre pour qu’une solution soit trouvée à la wilaya de Blida afin de la mettre sur les rails du développement.

A la veille de la rentrée scolaire et sociale, la wilaya de Blida est toujours sans wali. Relevé de ses fonctions il y a trois mois, le limogeage d’Ahmed Maabed a été suivi par la promotion provisoire du secrétaire général de la wilaya de Blida au poste de chargé de la gestion des affaires courantes de la wilaya. Mais cela semble durer dans le temps, d’autant que Blida ne cesse de devenir synonyme de blocage et de bureaucratie.

D’ailleurs, le député Mustapha Temmar (circonscription de Blida) vient d’interpeller, à travers un écrit daté du 20 août 2023, le Premier ministre pour qu’une solution soit trouvée à la wilaya de Blida pour la mettre sur les rails du développement. Pour les citoyens en quête d’un toit, la distribution des logements sociaux dans la ville des Roses est encore une fois renvoyée aux calendes grecques, alors qu’ils sont fin prêts depuis plusieurs années  au moment où le besoin des citoyens sans logements se fait sentir.

En effet, elles sont environ 270 familles qui occupent des immeubles menaçant ruine à tout moment, et surtout au péril de leur vie. Et pourtant, le quota de logements qui leur est consacré est disponible, mais c’est l’opération de relogement qui tarde à être concrétisée. Classés rouge par les services du CTC ( contrôle technique des constructions), les services de l’urbanisme de l’APC de Blida recensent 49 immeubles menaçant ruine (IMR) datant dans leur majorité du XIXe siècle.

Sur les réseaux sociaux, les occupants de ces vieilles et dangereuses bâtisses ne cessent de partager des vidéos montrant leur calvaire et surtout le danger qui les guette. D’ailleurs, certains utilisent des planches en bois en guise d’escaliers, puisque ces derniers se sont effondrés depuis belle lurette. La population de Blida estime que la non-désignation d’un wali à la tête de cette wilaya s’est faite «au détriment du développement local».

Un opérateur économique juge que le climat des affaires et de l’investissement tourne déjà au ralenti à cause de la crise, mais une «wilaya à vocation industrielle et commerciale, comme Blida, a besoin en urgence d’un wali de pleins pouvoirs pour la faire booster». Côté sport, le nouveau président de l’équipe de football phare de la Mitidja, USMB, vient de jeter l’éponge faute de moyens et d’aides, au moment où cette équipe sombre dans les dettes.

Des Blidéens regrettent le fait que l’équipe de leur ville au passé glorieux soit reléguée à l’inter- régions, alors qu’elle avait donné près de 30 martyrs durant la guerre de Libération. «Tout cela semble un non-événement pour les autorités locales, regrette un fervent supporter de l’une des doyennes des équipes de football (créée officiellement en 1932).» «Et pourtant, Sonelgaz, Sonatrach ou Mobilis ont sauvé des équipes grâce au sponsoring. Pourquoi pas alors l’USMB qui a une dimension historique inégalée», se demande le député d’El Bina. Il regrette aussi la situation dans laquelle sombre l’équipe de basketball de Boufarik, l’une des meilleures en Algérie.

Côté environnement, rien n’est au vert, bien au contraire, celle qui est censée être la ville des Roses patauge malheureusement dans les ordures et la saleté à cause de l’incivisme des citoyens et surtout la mauvaise gestion de Mitidja Nadhafa, un établissement public de wilaya chargé du ramassage des ordures, dont le conseil d’administration est présidé par le wali. Le même député signale, aussi, l’insécurité caractérisant plusieurs cités et quartiers, l’épineux problème de distribution de l’eau potable.

«On espère qu’un nouveau wali sera installé dans les plus brefs délais à Blida pour qu’il booste notre wilaya qui avance vers l’arrière comme on dit. Le chargé de la gestion des affaires de la wilaya a des prérogatives limitées et ça reste du provisoire qui dure dans le temps», lance un groupe de citoyens. Enfin, les Blidéens attendent avec impatience la désignation d’un wali pour une meilleure contribution «au développement local et une meilleure prise en charge de leurs nombreuses doléances». La rentrée est pour demain...
 

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