Comme à chaque Ramadhan, les opérations de collecte de sang au profit des malades s’intensifient. Et pour cause, durant ce mois, elles sont nombreuses les personnes qui donnent de leur liquide précieux pour sauver des vies humaines.
Profitant ce cet engouement de bienfaisance, l’Agence nationale du sang (ANS) de la wilaya de Blida a tracé tout un programme pour la réussite de cette opération. «C’est devenue une tradition. Les gens se montrent plus généreux durant le mois sacré.
Pour cela, nous nous sommes bien préparés pour collecter un maximum de sang, notamment les rhésus rares pour sauver des vies humaines», déclare le Dr Mokhbat, médecin chef à l’ANS de Blida. Mais cette opération doit comporter beaucoup de vigilance.
Dans ce sens, les personnes souffrant de maladies chroniques sont appelées à ne pas faire de don, sauf avis médical favorable. Aussi, les plus de 65 ans et les moins de 18 ans n’ont pas le droit de faire une transfusion même s’ils sont en bonne santé. Le Dr Mokhbat explique la cause : «Cela n’a rien à voir avec leur état de santé, mais c’est plutôt une affaire liée à la médecine médico-légale. Moins de 18 ans, c’est encore l’âge mineur. Plus de 65 ans, la personne est plutôt susceptible de ne pas jouir de toutes ses capacités mentales et risque de faire un don au détriment de sa volonté.»
Collecte journalière de 50 poches de sang
Autres informations : l’homme peut donner de son sang une seule fois chaque trois mois, alors que la femme doit attendre quatre mois au minimum pour pouvoir le faire. Les femmes enceintes ou celles qui allaitent doivent s’abstenir de donner de leur sang. Le Dr Mokhbat donne un autre détail que beaucoup de personnes ignorent. Les consommateurs de différents types de drogues, même ceux s’adonnant aux psychotropes, sont écartés du don de sang. Pourquoi ?
«Parce que ces personnes, même si elles n’utilisent pas de piqûre, ont un sang malade pour être terre à terre à cause des substances chimiques nocives et risquent ainsi de provoquer des maladies à des patients déjà fragiles et qui se trouvent souvent entre la vie et la mort», simplifie le Dr Mokhbat, ajoutant que son service se retrouve, souvent, dans l’obligation de ne pas accepter des donneurs qui sont majoritairement des drogués. «Certains sont facilement reconnaissables à travers leur look.
D’autres essayent de cacher leur addiction, mais l’avouent par la suite à travers des questions-pièges. Et dire que malheureusement, plus de 50% des jeunes voulant donner de leur sang, souvent venant spécialement pour sauver un membre de leur famille, consomment des psychotropes», regrette notre interlocutrice. Pour ce mois de Ramadhan, l’ANS compte relever encore une fois le défi, en espérant dépasser les 200 dons par jour, notamment lors des opérations qui se déroulent dans les mosquées (ou à proximité).
Durant les jours hors Ramadan, la collecte journalière ne dépasse pas les 50 poches. Une chose est sûre, Blida recèle d’un grand CHU avec ses nombreux services dédiés à la chirurgie, d’un important centre anticancer et d’un établissement dédié à la greffe. Aussi, Blida est située sur un axe routier et autoroutier important (Est-Ouest), ce qui augmente les risques d’accidents sur son territoire.
Tout cela exige de grandes quantités de sang et de plaquettes pour sauver des vies. Si vous n’êtes pas exclus du don de sang pour des considérations médicales, présentez-vous à l’ANS M’hamed-Yazid durant ce mois sacré pour accomplir votre devoir humain... et bénéficier par l’occasion d’un bilan sanguin gratuit.