Blida : Mustapha Ben Hamouche, ou l’architecte pédagogue

12/03/2022 mis à jour: 22:08
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Mustapha Ben-Hamouche

Diplômé en architecture à l’Ecole polytechnique d’architecture et d’urbanisme d’Alger (Epau) en 1983, Mustapha Ben Hamouche, architecte-urbaniste ne s’arrête pas là. 
 

Il s’inscrit à l’université britannique de New-Castle et sa formation est sanctionnée par un master en habitat en 1986. Il obtient huit ans plus tard un doctorat d’état en urbanisme délivré par l’Institut français d’urbanisme, université de Paris VIII. Enseignant-chercheur à l’université de Blida 1, il fonde, il y a quelques années, une école qui dispense des formations dans le domaine de l’architecture et de l’urbanisme, en profitant de sa longue expérience professionnelle, que ce soit ici en Algérie ou à l’étranger.
 

D’ailleurs, son établissement, baptisé Médina Foundation, figure parmi les rares écoles qui dispensent des cours en décoration d’intérieur. «Je viens d’avoir l’agrément pour former des TS en décoration d’intérieur. Le diplôme est donc reconnu par l’État», déclare-t-il. Première en son genre à l’échelle de la wilaya de Blida, et peut être même à l’échelle nationale, cette formation, d’une durée de presque trois ans, est venue à point nommé pour répondre à un besoin de plus en plus grandissant dans notre pays, mais n’ayant pas des techniciens qualifiés dans ce domaine.

 Généralement, ce sont les architectes polyvalents qui l’assurent. La soixantaine bien entamée, encore agile et bien ambitieux, Mustapha Ben-Hamouche passe la plupart de son temps à former et faire des recherches. En dehors des formations diplômantes, il organise, aussi, plusieurs autres formations qualifiantes liées au foncier et l’expertise, à la création et gestion d’entreprises de décoration, à la conception des cuisines et des dressings, au paysage, à la décoration des événements et d’exposition, aux ateliers art et déco..., que ce soit en présentiel ou à distance. «Grâce à nos formations, nos stagiaires peuvent améliorer leur carrière professionnelle et trouver de nouvelles débouchés à leurs métiers», ajoute t-il. 

Ayant une riche carrière professionnelle d’une quarantaine d’années, il est auteur de plusieurs publications, comme : L’essence de l’urbanisme musulman ou Jawhar al-tamaddun al-Islami (2000), El Djazaïr : Histoire d’une cité, coédition critique du manuscrit d’Albert Devoulx (2008), Manama : the metamorphosis of an Arab Gulf City, chapitre d’un ouvrage collectif (2009), et Alger au XIX-XXe siècles. Membre du comité scientifique de quatre revues internationales, il a exercé, aussi, comme expert en urbanisme dans le département du Town Planning aux Emirats arabes unis, de 1996 à 1999. De 1999 à 2011, il est professeur associé en architecture à l’université du Bahreïn.

 Mais c’est en 2013 qu’il décide de retourner en Algérie et décroche le poste d’enseignant de l’histoire d’architecture et le SIG appliqué à l’urbanisme à Blida 1. «L’architecture est avant tout une affaire d’état d’esprit. Je veux mettre mon expérience au profit des jeunes qui veulent se lancer dans ce domaine et celui de la décoration, que ce soit à l’université ou au niveau de mon école. Il y a des jeunes qui n’ont pas le bac mais aiment l’architecture. 

Mon école leur offre la possibilité de devenir des techniciens supérieurs en décoration d’intérieur. Mes formations s’adressent, aussi, aux architectes et autres universitaires qui aspirent à se perfectionner», rappelle-t-il. Passionné par l’histoire urbaine des villes du Maghreb, l’urbanisation dans les pays du Golfe et du Maghreb, l’architecture islamique et le Sig, il regrette la manière dont ont été conçues les villes nouvelles de Bouinan et de Sidi Abdellah, les limitant à des cités dortoirs, avec tout ce que cela engendre comme conséquences négatives sur le vécu de leurs occupants. 

Son souhait est que notre pays soit doté d’un cachet architectural représentant son identité et ses dimensions civilisationnelles, tout en s’inscrivant dans la modernité. «Pour cela, on doit préparer la matière grise et la main dœuvre de demain pour qu’on puisse relever ce défi, du moins ce qui concerne le volet formation», conclut-il.
 

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