En dépit des nombreuses opérations de relogement et de distribution de logements ces dernières années, les citoyens en quête d’un droit au toit ne cessent d’interpeller les autorités locales pour que leurs doléances soient prises en considération.
Rien que pour l’exemple, nombreux sont les bénéficiaires de logement F1 (une pièce-cuisine) qui demandent les autorités locales de se pencher sur leur cas. Ils reconnaissent qu’ils ont, certes, accepté ces minuscules demeures au tout début, mais espéraient bénéficier d’un relogement vers des logements plus spacieux en fonction du nombre de leurs enfants. Les nouveaux couples à l’époque, contraints d’accepter l’unique «offre» ont eu des enfants depuis, et les célibataires se sont mariés.
Ce problème refait surface en ces moments où les opérations de distribution de logement et du relogement font l’actualité. Des occupants de F1 à la cité Diar El Bahri, dans la commune de Beni Mered, Bt D lancent un SOS à cause de la promiscuité et ses aléas qu’ils subissent au quotidien. Le mal concerne surtout les couples avec plusieurs enfants.
Au mois de septembre 2023, les occupants des 200 logements (F1) de Bougara, à l’est de Blida, ont lancé un pressant appel au wali de Blida, Brahim Ouchen, lequel venait d’être installé à la tête de la wilaya pour qu’il apporte son aide et résoudre un problème datant d’une vingtaine d’années.
Par ailleurs, plusieurs souscripteurs à la formule AADL 2 évitent de payer la dernière tranche pour avoir les clés, et ce, malgré les mises en demeure.
Le SOS d’une famille habitant près d’un Oued
Ayant été orientés vers le site Sidi Serhane, sur les hauteurs de Bouinan, ils estiment que ce site manque de sécurité ! «Non seulement, nos logements sont implantés sur un site connaissant des affaissements, mais les caves des bâtiments assistent à des remontées des eaux de source malgré le pompage. Il y a risque…Nous demandons une orientation vers un autre site, plus sûr, ou bien la sécurisation du site de Sidi Serhane sur tous les plans», insistent-ils.
Occupant une habitation précaire depuis une quarantaine d’années, la famille Nettah Fodil de Blida réitère son SOS pour bénéficier d’un toit. Habitant non loin d’un Oued, la maison de la famille en question, située exactement au 13, Bordj Oued Sidi El Kebir, est inondée à la moindre précipitation. «La maison que j’occupe et là où je suis né en 1980 est dans un état lamentable. Mes deux enfants sont asthmatiques à cause du fort taux d’humidité. En dépit de mes demandes de logement, je n’ai pas eu le droit au relogement comme cela se produit régulièrement», regrette le père de famille.
Le 04 décembre 2023, des membres de l’APC de Blida se sont déplacés sur place et confirmé, à travers un certificat de constat, que la construction, précaire, est caractérisée par un fort taux d’humidité, que les fissures sont partout et que les infiltrations des eaux posent un sérieux problème. Bref, elle n’est pas digne d’une habitation. «Je ne demande pourtant que mon droit au logement et le droit à mes enfants d’habiter un toit qui les épargne de l’humidité, eux qui souffrent de l’asthme», espère Nettah Fodil.
Treize ans après le lancement du projet de construction de 100 Logements promotionnels aidés (LPA) à Ouled Yaïch, dans la wilaya de Blida, ces logements ne sont toujours pas occupés pour cause de flagrant retard concernant leur réalisation.Considéré comme étant le premier programme LPA en Algérie (en remplacement du LSP), la livraison de ce projet devait avoir lieu en 2013.
Mais le changement du promoteur, de l’ENPI, ex EPLF à l’agence foncière de Blida et toute la bureaucratie qui s’en suivaient a été l’une des causes du retard. Après un arrêt de quelques années, le projet a redémarré mais le manque d’argent a poussé l’entrepreneur à avancer à pas de tortue.
Ayant sollicité des ministres et les différents walis de la wilaya de Blida, leurs doléances ne semblent pas encore régler le problème.Ils désespèrent d’autant que les autorités locales leur ont promis la fin des travaux au mois de mars dernier.
A ce jour, l’entrepreneur est à l’arrêt pour des considérations pécuniaires même si le projet touche à sa fin (80%) et qu’il reste juste l’aménagement des appartements et le raccordement de la cité en commodités.«Nous avons vendu nos véhicules pour pouvoir payer la première tranche (76 millions de centimes), et nous avons même contracté des crédits bancaires… en continuant, en parallèle, de louer des appartements… Nous sommes carrément démoralisés.
Où sont les responsables», insistent des bénéficiaires qui vivent dans une situation financière des plus difficiles. En novembre 2023, les souscripteurs ont reçu leurs décisions (officielles) lors d’une cérémonie organisée (en grandes pompes) à la wilaya. Mais depuis, la galère continue...