Bilan de la Finance islamique : 800 milliards de dinars collectés depuis 2020

23/12/2023 mis à jour: 23:46
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80% des dépôts globaux de la finance islamique sont effectués au niveau d’Al Salam et Al Baraka Bank - Photo : D. R.

Dans un bilan de l’activité financière en 2022, la Banque d’Algérie a estimé le montant des dépôts globaux de la finance islamique à 546 milliards de dinars dont 80% effectués au niveau des banques islamiques de la place, à savoir AL Baraka et Al Salam Bank.

L’instauration du système de finance islamique au niveau de 12 banques depuis 2020, a permis de collecter  un montant global de 800 milliards de dinars. Plusieurs guichets dédiés à l’activité finance islamique ont été ouverts au niveau des banques publiques, en sus des banques islamiques existantes, dans l’objectif de capter l’argent circulant en dehors du circuit bancaire.

Ce montant révélé par Sofiane Mazari, président de la commission finance islamique au niveau de l’ABEF, (Association des établissements financiers) ainsi qu’au niveau du Crédit Populaire d’Algérie, est tiré par une croissance de l’activité qui a atteint, en 2022, 24% et sera plus importante en 2023, assure-t-il.

Ce montant reste toutefois en deçà des objectifs visant à convaincre les détenteurs de 6000 milliards de dinars circulant en dehors du circuit bancaire, d’intégrer le circuit légal et de faire leurs dépôts au niveau des banques publiques ou celles dédiées exclusivement à la finance islamique.

Dans un bilan de l’activité financière en 2022, la Banque d’Algérie a estimé le montant des dépôts globaux de la finance islamique à 546 milliards de dinars dont 80% effectués au niveau des banques islamiques de la place, à savoir Al Baraka et Al Salam Bank.

Des statistiques qui révèlent que les guichets dédiés à la finance islamique ouverts au niveau des banques publiques, ainsi que les autres banques islamiques  n’ont pas encore gagné la confiance des détenteurs de fonds. Le potentiel au niveau du marché financier reste tout de même important puisque la liquidité hors circuit bancaire demeure très élevée.

Selon le même responsable, l’année 2024 sera «l’année de la révision du cadre juridique de la finance islamique pour dépasser les simples agences et guichets islamiques et aller vers la création de véritables banques islamiques», rapporte l’APS. «Personne ne s’attendait à ce que nous atteignons ce nombre de clients en l’espace de deux ans.

Au CPA, par exemple, nous avons enregistré 45 000 comptes et 75% de leurs détenteurs n’étaient pas des clients de la banque avant le lancement de la finance islamique», affirme Sofiane Mazari en soutenant que plusieurs études démontrent que 49% des Algériens préféraient les prestations de la finance islamique.

Les intervenants lors d’une rencontre organisée par l’Association des anciens diplômés de l’institut de financement du développement du Maghreb, IFIDAS, sur le thème «Finance islamique en Algérie, bilan et perspectives», ont souligné la tendance positive de l’utilisation des mécanismes de la finance islamique dans le monde dont l’encours est estimé à 6000 milliards de dollars, avec un taux de croissance de 17% en 2022.

Nasser Hideur, directeur général d’Al Salam Bank-Algérie, a tenu à souligner l’importance du «travail accompli par la Banque d’Algérie pour assurer les outils permettant de gérer la politique monétaire des banques islamiques…». Du côté des  assurances, la finance islamique connaît aussi un essor.

Mahfoud Ziane Bouziane, PDG de la compagnie d’assurance El Djazair Takaful, a affirmé que cette forme d’assurance conforme à la charia islamique, dont l’offre a débuté en Algérie depuis deux ans, est «un marché prometteur, compte tenu de la dynamique du secteur économique privé».

Le chiffre d’affaires de la branche de l’assurance Takaful s’est élevé à 93 millions de dinars à la fin du mois de septembre, selon des statistiques du Conseil national des assurances.

Le marché de la même assurance avait enregistré, en 2022, un chiffre d’affaires de 48,4 millions de dinars. Ceci et de s’attendre à des perspectives de développement du leasing en Algérie, à la faveur du lancement de l’industrie automobile.

«Cela va contribuer à booster l’industrie de l’assurance Takaful proposée par deux sociétés publiques spécialisées», affirme le même responsable. Outre El Dajzair Takaful, le marché compte également la société d’assurance El Djazair El Moutahida Family Takaful, en sus de guichets Takaful abrités par deux autres compagnies d’assurance.

La Cnep-Banque ouvre 12 nouveaux guichets

Banque a procédé à l’ouverture de douze (12) nouveaux guichets dédiés à l’activité de la finance islamique, répartis sur diverses régions du pays, a indiqué, jeudi, cette banque publique dans un communiqué.

Ces guichets sont ouverts au niveau d’Oran (agence Rebbouha Keddour et agence Es-senia), d’Annaba (agence Plaine Ouest), de Tizi-Ouzou (agence Boghni), Ghardaïa (agence Touggourt, agence Aflou et agence Ouargla) et Béjaïa (agence El Milia).

Ces nouvelles structures bancaires dont s’est dotée la Cnep-banque sont situées aussi à Oran-Est (agence Tindouf), et à Sétif (agence Aïn Lekbira, agence Bou Saâda et agence Bougâa), précise la même source qui souligne aussi que cette initiative «consolidera davantage la présence de l’activité de la finance islamique au niveau  national, couvrant ainsi trois nouvelles wilayas (Tindouf, Ouargla et Touggourt) et portant le réseau total à 119 guichets répartis sur 48 Wilayas».

A travers cette démarche, ajoute-t-on, la Cnep-Banque «confirme sa position de première banque de la place en matière de guichets de la finance islamique».
 

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