Berlin évoque des «progrès» en vue d’une désescalade

10/02/2022 mis à jour: 12:57
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Le chancelier allemand Olaf Scholz a salué hier les «progrès» en vue d’une désescalade de la crise entre Moscou et Kiev, rapporte l’AFP. «La mission est d’assurer la sécurité en Europe, et je crois que nous y parviendrons», a ajouté le dirigeant allemand lors d’une conférence de presse à Berlin avec la cheffe du gouvernement danois, Mette Frederiksen.

«Si vous comparez avec la situation il y a quelques semaines, il y a désormais des discussions bilatérales entre les Etats-Unis et la Russie, il y a le format de discussion Otan-Russie (...) il y a aussi des discussions sur l’OSCE qui est à nouveau une plateforme d’échange sur la sécurité en Europe», a indiqué O. Scholz, qui voit dans toutes ces instances de dialogue des «progrès».

Interrogé sur le gazoduc Nord Stream 2, qui relie la Russie et l’Allemagne et pourrait faire partie de sanctions en cas d’invasion de l’Ukraine, il a indiqué que les alliés occidentaux sont «d’accord sur le fait que nous allons agir ensemble en ce qui concerne les sanctions qui doivent être prises (en cas d’attaque russe) et qui sont très bien préparées» assurant qu’«à tout moment, si la situation se présente, nous sommes en mesure de prendre la décision ensemble». «Nous avons décidé de ne pas dévoiler l’ensemble de l’éventail» de sanctions éventuelles, a-t-il affirmé.

Un peu plus tôt, l’Ukraine a salué hier de «vraies chances» de désescalade de la crise avec la Russie après les efforts récents des Européens. «Aujourd’hui, il existe de vraies chances pour un règlement diplomatique», s’est félicité à Kiev le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba, pour qui la situation reste «tendue mais sous contrôle».

Les menaces de sanction «sans précédent» en cas d’attaque de la Russie, ainsi que l’intense dialogue ces derniers jours pourraient éloigner le spectre d’une guerre en Europe, veut croire le gouvernement ukrainien.

«Il y a eu des signaux positifs quant à la décision de l’Ukraine d’agir uniquement sur la base des accords de Minsk, c’est un plus», a de son côté indiqué le même jour le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, évoquant les accords signés en 2015 par Kiev et les séparatistes sous l’égide de Paris, Berlin et Moscou. «Mais nous n’avons pas entendu le président (ukrainien Volodymyr) Zelensky dire qu’il était prêt à s’en occuper rapidement», a-t-il ajouté.

Malgré l’annonce de l’envoi de 350 soldats allemands supplémentaires en Lituanie dans le cadre d’une mission de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan), les réticences de Berlin à la livraison par l’Estonie d’armes allemandes à Kiev ont créé des crispations ces dernières semaines.

Le chancelier allemand est ainsi critiqué pour une supposée complaisance à l’égard de Moscou, mais se retrouve désormais sur le front diplomatique. Il s’est rendu lundi aux Etats-Unis. Lors d’une conférence de presse avec le président américain Joe Biden, il assuré que Washington et Berlin prendraient «les mêmes mesures» en cas d’invasion russe. Le lendemain à Berlin, il tient la rencontre du Triangle de Weimar, formé avec la France et la Pologne.

Aujourd’hui, il recevra les dirigeants des pays baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie), voisins de la Russie et la semaine prochaine il est attendu à Kiev et Moscou. Le président français Emmanuel Macron, dont le pays préside actuellement l’Union européenne (UE), a assuré mardi à Kiev avoir obtenu «un double engagement» de l’Ukraine et de la Russie à respecter les accords de Minsk, disant croire en «des solutions concrètes pratiques» pour aboutir à une désescalade. 

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