Le petit village de Beni Ksila, sis 60 km de Béjaïa, sur la côte ouest, est particulièrement grouillant de monde en saison estivale, contrairement aux autres périodes de l’année. En effet, selon Ahmed, ancien membre de l’APC de Béni Ksila et militant associatif, «le nombre résidents s’élève, en période estivale, à 16 000 habitants.
Au vu du nombre de chantiers de construction de maisons individuelles, de promotions immobilières et des commerces, ce chiffre pourrait doubler dans les cinq années à venir», estime-t-il. «Si les premières bâtisses étaient au début des années 2000 des résidences secondaires des gens habitants Alger, mais, en grande partie, sont originaires de la région, on remarque ces dernières années l’arrivé de nouveaux acquéreurs ou locataires des différentes wilayas du pays», explique Karim, qui assure la garde d’une villa de son cousin au village Aït Mendil. L’atout majeur qui explique cette croissance exponentielle du bâti, surtout à la sortie est du chef-lieu communal, c’est bien les grandes plages dont dispose cette partie de la côte occidentale de la wilaya de Béjaïa. On dénombre non moins de cinq grandes et belles plages telles que Oued Dass, Cap Sigli, Aït Mendil, Taida et Azaghar 1 et 2, ponctuées de petites plages discrètes commues seulement des riverains.
Le second atout, c’est bien la disponibilité du foncier privé qui était autrefois cultivé. Malheureusement, cette dynamique n’a pas été accompagnée par des investissements publics en terme infrastructures socio-économiques. Le grand désagrément reste l’état de délabrement de la RN24 qui relie cette localité à Béjaïa vers l’Est et à Azefoune et Alger vers l’Ouest. Ce qui contraint un bon nombre d’automobilistes à faire un détour en passant par le chemin de wilaya CW14 qui a été réaménagé, pour joindre la RN12. Pis que cela, «il n’y a aucune station-service entre le village de Tighremt, jusqu’à la ville d’Azefoune, soit sur une distance de 60 km», se plaint un automobiliste de passage.
La seule station-service se trouve au village de Beni Ksila et elle demeure toujours fermée aux usagers de la route. Quant au transport public, il n’y a qu’un seul bus qui assure la ligne Béjaïa-Tizi Ouzou et quelques petits fourgons qui font la navette vers la ville de Béjaïa. En eau potable, les résidents en saison estivale recourent à l’approvisionnement en citernes, entre autres insuffisances.