L’élevage de lapins est un créneau qui s’avère porteur. L’expérience engagée par Oukrid Mohamed qui s’est lancé, lui et sa femme, dans cet élevage depuis 2011, au village Idamoussene de la commune d’Aït Melikechet, daïra de Tazmalt, nous le confirme.
«Nous avons commencé juste avec 12 femelles et 3 mâles que nous avons obtenu dans le cadre du programme d’aide aux femmes rurales. Et en quelques années, on a atteint 72 têtes avant le début de la Covid-19, avant que nous chutions à 48 têtes pour des raisons de la dépréciation du marché», nous a-t-il dit.
«Chaque lapine peut mettre bas de 3 à 8 petits, presque chaque mois. Il faut compter 10 gestations par an. Si on fait nos calculs, on tire une moyenne de 6 nouvelles têtes par 10 pour chaque lapine, soit une soixantaine par an», poursuit-t-il.
«Le poids d’un lapin diffère d’une race à une autre. Dans notre lapinière, on compte au moins quatre races, à savoir : la californienne, la new islandaise, la papillonne et la demi-géante. Quand le nombre des mis au monde est bas, leur corps est costaud, et vice versa, quand le nombre en est élevé, leur corps est chétif», nous explique-t-il.
«D’ailleurs, après 2 mois et demi ou trois mois, les premiers dépassent largement les 3 kg alors que les seconds n’en dépassent pas 2, 5 kg», détaille-t-il.
Sachant que le prix d’un kilo à l’état vif est de 450 DA et revendu à l’état dépouillé par les grossistes à 650 DA/kg, pour le retrouver ensuite à 750DA/kg chez le boucher. Pour M. Oukrid, la commercialisation ne lui pose aucun problème étant donné qu’il a, en plus des clients de la région, un client grossiste de Bou Saada, bien sûr, qui lui achète une grande partie de sa production.
«C’est un livreur aux entreprises qui travaillent au sud du pays», rapporte-t-il. Quant à la question de l’approvisionnement en aliment, il nous rassure qu’il est entièrement disponible et d’une bonne qualité notamment celui produit localement, dans la wilaya de Aïn Defla.
Comme tout investisseur dans le domaine agricole a besoin d’un minimum de connaissances dans la filière choisie, notre couple a suivi plusieurs formations dans l’élevage du lapin à l’ITMA de Tizi Ouzou, à l’INRA d’Alger, puis dans un institut à El Harrach (Alger), et ce, avant de se lancer et pendant cette aventure.
Ils participent également aux différents séminaires et foires, que ce soit à l’échelle nationale ou à l’étranger, ce qui a valu à la femme de Mohamed plusieurs prix, entre autres, celui décroché dans une foire dédiée aux femmes rurales, au Maroc, en 2019.
En dernier, on s’est rapproché de certains qui ont, à un moment, exercé cette activité comme Makhlouf M. qui a affirmé que le créneau est effectivement très rentable.
Pour lui, «l’élevage de lapins est un métier qui absorbe entièrement votre temps et il vaut mieux être plusieurs à gérer l’affaire parce que les lapins sont si fragiles qu’ils exigent une bonne hygiène, ils ont besoin qu’on s’en occupe sans relâche, sinon la moindre maladie va vous ravager votre cheptel et vous ruiner».
C’est pour cette raison que nos interlocuteurs soulignent l’importance de la formation.