A Béchar, l’hôpital souffre en ce moment d’un manque de spécialistes. Les patients qui sont dans l’incapacité d’être consultés en urgence sont souvent renvoyés chez les médecins ou cliniques privés.
Le manque de spécialistes à l’hôpital 240 lits persiste et inquiète à la fois. Les praticiens de la santé publique deviennent de plus en plus rares au sein de cette structure médicale. Nous avons pu le constater sur place dans la matinée de ce dimanche où une file d’attente s’agglutine devant le service ORL pour des consultations.
Mais le médecin de ce service est absent pour congé annuel, nous dit-on, et aucun remplaçant n’est désigné pour le remplacer car il n’y en a pas. Selon une source hospitalière, d’autres spécialités de la santé publique sont inexistantes dans cet établissement hospitalier qui reçoit chaque jour des dizaines de malades.
Notre source cite les cas de la cardiologie, la néphrologie, la traumatologie, la gastrologie, la radiologie (un seul médecin) la réanimation (deux médecins) l’urologie exercée exclusivement par des médecins cubains qui ne font pas la garde de nuit car cela n’est pas prévu par la convention signée entre l’Algérie et Cuba, indique notre source. Les besoins urgents en matière de spécialités médicales pour la couverture de l’ensemble de l’hôpital sont estimés entre 2 à 3 praticiens de la santé publique.
Pour l’heure, les patients qui sont dans l’incapacité d’être consultés en urgence sont souvent renvoyés chez les médecins ou cliniques privés. Cependant, la révélation la plus étonnante et alarmante sur l’origine de cet état de choses est le départ d’un grand nombre de médecins, après leur formation, vers d’autres pays étrangers qui leurs offrent des rémunérations alléchantes, selon toujours notre source.
Cette hémorragie des fuites des compétences médicales vers d’autres cieux n’est pas sans conséquence sur la santé publique où l’Etat a beaucoup investi, sur le personnel soignant et surtout sur les patients, premières victimes, qui eux aussi, commencent à s’informer même de façon parcimonieuse sur les causes de la pénurie de médecins.
Selon notre interlocuteur, la résolution de ce problème ne réside pas à l’échelon local ou régional mais central par les responsables du secteur déterminés à prendre des décisions courageuses pour redresser ce secteur à la fois stratégique et sensible dans l’intérêt suprême du pays.