Baraki : Campagne d’abattage des animaux errants

25/01/2022 mis à jour: 15:04
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Photo : D. R.

Une campagne de chasse aux chiens et chats errants a été officiellement mise en branle à Baraki. Une initiative qui a fait réagir plus d’un. 

Les services de la municipalité de Baraki ont publié durant la soirée de dimanche un communiqué à travers leur page officielle qui a suscité de vives réactions de la part de la population de cette commune. Il s’agit d’un avis de chasse avec munitions lancé contre tout animal errant à travers le territoire de la commune. 

«Le président de l’Assemblée populaire communale de Baraki tient à informer l’ensemble de la population de la commune qu’une campagne de chasse contre les animaux errants, à savoir chiens et chats, sera lancée officiellement à travers tout le territoire de la commune à partir de la date du 20/01/2022 et s’étalera jusqu’au 04/02/2022. Il est à noter par ailleurs que cette campagne sera menée en nocturne», lit-on sur le même communiqué signé par le bureau local des affaires générales.

Plusieurs pages Facebook ont aussitôt partagé le message publié par les autorités locales, pour dénoncer son contenu «barbare». Dans le même post, une citoyenne critique sévèrement l’acte commis par les agents d’hygiène de l’APC. 

«C’est criminel et moyenâgeux ! Pensez comme les peuples civilisés et faites de la prévention en stérilisant plutôt et en vaccinant, mais cette barbarie, non !», s’est elle indignée. 

Une autre défenseuse de la cause animale a «haussé le ton» contre les mêmes responsables : «De quelle santé publique parlez-vous ? Au lieu de nettoyer les rues, se débarrasser des insalubrités, créer des espaces verts... Vous pensez à ‘‘chasser’’ ces pauvres créatures».

Indignation

Dans l’absolu, ces campagnes de chasse contre les animaux errants sont dans la plupart du temps salvatrices pour l’espace urbain. Toutefois, d’après certaines voix qui se sont élevées contre cette pratique, de leur avis, peu orthodoxe, la campagne de chasse doit obéir à certains critères. 

«Logiquement, il y a des manières pour procéder à ce genre d’opérations. Ce n’est pas la forme de l’initiative qui pose problème mais plutôt le fond. Il devrait plutôt s’agir de campagne de capture et non d’abattage car une fois les animaux récupérés, ils doivent être sélectionnés, triés et pris en charge chez le vétérinaire auprès de l’EPIC HUPE. Seuls les animaux qui sont suspectés de porter des maladies dangereuses telles que la rage sont destinés à être abattus», explique une vétérinaire et présidente d’une association d’animaux sans refuge.

Les services de la municipalité de Baraki, quant à eux, semblent ne pas faire dans la demi-mesure. En prenant la rage pour prétexte et l’insécurité des citoyens, les services concernés ont préféré «exterminer» depuis quelques jours à tour de bras et sans distinction, les animaux se trouvant par malheur dans les moindres recoins des artères et venelles de la commune. «Une vraie épuration animale», dénonce-t-on. 

Mais pour un élu communal, «cette opération vise à rendre à l’espace public sa sécurité nécessaire. Il s’avère que durant ces derniers mois, une quantité non négligeable de meutes sillonnent les quartiers en nocturne où ils participent à la curée des ordures. Il est vrai que cette initiative est loin de constituer une panacée contre leur prolifération mais nous comptons organiser des campagnes de chasse d’une manière périodique», confie le responsable. 

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