Ayant atteint le seuil des 1000 DA le kilo il y a seulement quelques mois, le prix du poisson bleu, particulièrement la sardine, connaît une baisse significative ces derniers jours dans les marchés de Constantine.
Avec des quantités abondantes, la sardine a été vendue à partir de 230 DA le kg, hier au marché Boumezzou de la place du 1er Novembre, au centre-ville de Constantine. On y trouve des poissons, comme l’Allache, plus connue par Latcha, et le Saurel royal, provenant de Jijel, Skikda ou Collo. Au marché Boumezzou, nous avons remarqué un important afflux de consommateurs qui se rabattent sur les poissonneries.
Cette agréable tendance à la baisse des prix a été observée depuis quelques jours sur les étals des marchés et dans les poissonneries. Hier, les consommateurs avaient l’embarras du choix, face à différentes variétés de sardine proposées à 230, 280, 300 et jusqu’à 350 DA. Cette nouvelle a suscité un engouement sans précédent chez les citoyens, qui ont profité de cette opportunité pour se régaler de «délicieux poissons» à moindre coût.
Cette baisse s’explique, selon certains témoignages, par une pêche abondante, approvisionnant les marchés en quantités suffisantes et par la température caniculaire qui règne dans les villes de l’intérieur du pays. «Par cette chaleur, les commerçants ne peuvent pas se permettre de garder la marchandise à leur niveau, au risque de devoir la jeter», ironise un homme rencontré sur place. Les poissonniers vendaient à la criée : «Venez, la sardine est fraîche. Il y a la maigre et la pulpeuse. C’est gratuit, vous ne la trouverez pas ailleurs à ce prix.» La sardine provenant de Jijel était la plus convoitée.
Par ailleurs, au marché Abdellah Bettou, situé au boulevard Messaoud Boudjeriou (communément appelé marché de Saint-Jean), les prix variaient entre 350 et 400 DA, et jusqu’à 800 DA. Selon un commerçant, la sardine proposée à 800 DA «est la vraie».
Au marché Daksi Abdeslam, le prix de ce poisson a atteint 750 DA. La vraie ou pas, ce n’était pas important pour les citoyens. De nombreux ménages apprécient la possibilité de diversifier leur alimentation en incluant davantage des poissons dans leurs menus. Les bienfaits nutritionnels du poisson bleu, qui est riche en oméga 3 et en vitamines, sont désormais accessibles à un plus grand nombre de personnes, ce qui est particulièrement réjouissant, même pour les adeptes d’une alimentation saine. «Je trouve que c’est très abordable vis-à-vis de la saison, mais surtout en raison de la baisse du pouvoir d’achat.
Sachant que les prix de la viande sont devenus inaccessibles pour les revenus moyens, sans oublier que le poisson bleu est une importante source de protéines. C’est une aubaine qui permet aux familles de nourrir leurs enfants à moindre coût, espérant que cette situation durera longtemps», a déclaré à El Watan un père de famille rencontré au centre-ville de Constantine, rappelant qu’il y a quelques jours seulement le prix de la sardine ne descendait pas au-dessous de 600 à 800 DA le kilo.
Les fruits hors de portée
Cette ambiance dure depuis quelques jours, poussant de nombreux pères de famille à boycotter le poulet. Le prix de ce dernier, qui stagne à 350 DA le kilo, n’a pas pu avoir la même clientèle que le poisson. Les cuisses ont été proposées entre 220 et 250 DA et les escalopes à 710 DA le kilo. Cette viande blanche est bannie ces jours-ci, vu son prix qui reste exorbitant pour les moyennes bourses.
Le même constat est valable pour les fruits de saison. Les prunes rouges se vendent à partir de 150 DA et jusqu’à 170 DA. Les prunes jaunes sont proposées à 100 DA, mais parfois complètement pourries. «Il y a quelques années, ce fruit je l’achetais à 100 DA. C’est affligeant, imaginons que le prix des figues est à 400 DA. Le raisin et la poire à 380 DA. Certes ce n’est pas encore la saison, mais pas à ce point. C’est de la folie», fulmine un passant au marché Boumezzou.
Par contre, la banane qui s’est fait désirer pendant une longue période a connu une baisse remarquable en descendant jusqu’à 300 DA. Certains consommateurs ont préféré la banane par rapport à la pastèque à 100 DA le kilo. Ce dernier fruit, selon eux, n’a aucun goût.
Concernant les légumes, le consommateur n’était pas complètement fâché. Les poivres sont à 50 DA, la tomate entre 80 et 140 DA, la pomme de terre entre 50 et 60 DA, la courgette à 160 DA. Globalement, les prix étaient relativement abordables.