Au lendemain d’une attaque Houthie en mer Rouge : Un navire touché par un missile au large du Yémen

16/01/2024 mis à jour: 16:52
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Selon la société britannique de risques maritimes Ambrey, le navire touché au large d’Aden est un vraquier américain

Un navire a été touché par un missile au large du Yémen, a indiqué hier l’agence de sécurité maritime britannique (UKMTO), au lendemain d’un tir de missile de croisière par les Houthis en direction d’un destroyer américain dans le sud de la mer Rouge, rapporte l’AFP.

Le navire «a été touché depuis le haut par un missile» au sud-est de la ville yéménite d’Aden, a rapporté l’UKMTO, sans préciser l’origine ou l’appartenance du navire. 

Les Houthis du Yémen ont multiplié, ces dernières semaines, les attaques en mer Rouge contre les navires qu’ils soupçonnent d’être liés à Israël, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens de la Bande de Ghaza. 

Selon la société britannique de risques maritimes Ambrey, le navire touché au large d’Aden est un vraquier américain, battant pavillon des îles Marshall, qui se dirigeait vers le canal de Suez. Le navire n’est pas lié à Israël, a affirmé Ambrey en estimant qu’il a été ciblé en raison de son appartenance, «en réponse aux frappes militaires américaines contre des positions des Houthis au Yémen». 

En réponse à la multiplication des attaques des Houthis en mer Rouge, les forces américaines et britanniques ont mené vendredi des raids contre ces rebelles au Yémen, qui ont mené de nouvelles attaques en dépit de ces frappes. Dimanche, l’armée américaine a annoncé avoir abattu un missile de croisière ciblant un destroyer américain opérant dans le sud de la mer Rouge.

Par ailleurs, l’Iran a appelé hier les Etats-Unis et la Grande-Bretagne à «arrêter immédiatement la guerre» contre le Yémen après les frappes ayant visé les rebelles houthis yéménites. «Nous avertissons les Etats-Unis et le Royaume-Uni qu’ils doivent arrêter immédiatement la guerre contre le Yémen», a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, lors d’une conférence de presse avec son homologue indien, Subrahmanyam Jaishankar, à Téhéran. 

Il a précisé que «de hauts responsables de Sanaa», où sont basés les Houthis, «nous ont déclaré que tant que le génocide à Ghaza se poursuivrait, ils empêcheraient le passage des navires appartenant au régime israélien ou des bateaux naviguant vers des ports israéliens». Mais, a-t-il ajouté, ces responsables «nous ont assuré qu’ils n’allaient créer aucune perturbation pour la sécurité maritime» pour les autres navires.
 

«Forte inquiétude»

Les Houthis ont mené, ces dernières semaines, en «solidarité» avec les Palestiniens de la Bande de Ghaza, de nombreuses frappes de drones et de missiles ciblant la route maritime traversant la mer Rouge, itinéraire clé du trafic international.

 En riposte, les forces américaines et britanniques ont frappé ces derniers jours des cibles Houthis à travers le Yémen, renforçant les craintes de propagation régionale de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien à Ghaza. Le chef de la diplomatie indienne a exprimé «la forte inquiétude de la communauté internationale» face à cette situation, qui a «un impact direct sur les intérêts énergétiques et économiques de l’Inde».

La campagne des Houthis fait suite à l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre.
En représailles, Israël a juré d’anéantir le Hamas, au pouvoir à Ghaza depuis 2007, et y mène des opérations. Depuis novembre 2023, le commandement central américain au Moyen-Orient a recensé vingt-sept attaques de drones, de missiles, et même d’un missile balistique. 

De moins en moins de navires empruntent la mer Rouge et le canal de Suez qui voit passer en temps normal 12% du commerce international et une bonne partie des conteneurs à destination de l’Europe. Les quatre grands armateurs européens (MSC, Maersk, CMA CGM et Hapag-Lloyd), qui assurent 53% du transport mondial par «boîtes», évitent désormais le périlleux détroit de Bab Al Mandeb, à l’entrée de la mer Rouge, et déroutent leurs porte-conteneurs par le cap de Bonne-Espérance. 

Deux fois plus de navires que fin novembre croisent à la pointe de l’Afrique, rallongeant le trajet Asie-Europe de 13 000 kilomètres et sa durée d’une bonne dizaine de jours.

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