Le nouveau leader du RCD a critiqué le processus politiques tel qu’il est lancé par le pouvoir en place. «Si le pouvoir attend des consultations ciblées qu’il a entreprises, l’établissement de la confiance entre les citoyens et les institutions du pays squattées par des procédés frauduleux, il se trompe lourdement», a-t-il affirmé.
Le nouveau président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Atmane Mazouz, a animé, hier à Alger, sa première conférence de presse durant laquelle il a abordé plusieurs questions d’actualité. Sujet de l’heure, la «démarche du rassemblement» annoncée par le pouvoir a été longuement évoquée.
Et le successeur de Mohcine Belabbas exprime la position de sa formation concernant ce dialogue. «Tout dialogue doit avoir comme objectif la réunion des conditions pour entamer un processus démocratique et transparent pour donner la parole au peuple algérien.
Nous sommes pour un tel dialogue. Ce n’est pas l’opposition qui affaiblit l’Etat national, mais les fraudes électorales, la hogra, l’injustice et l’appauvrissement des populations», a-t-il lancé, en précisant que le «RCD n’a pas reçu d’invitation de la Présidence» pour les consultations entreprises par le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune.
Le nouveau leader du RCD a critiqué le processus politiques tel qu’il est lancé par le pouvoir en place. «Si le pouvoir attend des consultations ciblées qu’il a entreprises, l’établissement de la confiance entre les citoyens et les institutions du pays squattées par des procédés frauduleux, il se trompe lourdement», a-t-il affirmé.
Car, selon lui, «on ne dialogue pas autour des mesures comme la libération des prisonniers d’opinion, la fin des arrestations arbitraires, le respect des libertés fondamentales et des libertés démocratiques inscrites dans la Constitution du pays». «Pour moi, les détenus d’opinion sont des otages qu’il faut libérer immédiatement. On peut le décréter en cette veille du 60e anniversaire de l’indépendance», a-t-il souligné.
Tout en affichant sa volonté à «rassembler les rangs de sa formation», Atmane Mazouz s’est dit également déterminé à poursuivre le travail avec les forces politiques du PAD et le front contre la répression. Mais pas seulement. «Le RCD est disposé à travailler avec tous les partis politiques qui acceptent les principes démocratiques et l’alternance au pouvoir», a-t-il précisé.
Revenant sur le déroulement, les 3 et 4 juin, du 6e congrès du parti, il s’est félicité du climat démocratique qui a régné lors de ces assises. Il a défendu ainsi mordicus le bilan et l’histoire du parti. «Le RCD a une histoire et une mémoire. Les militants du parti, anciens et nouveaux, savent que les postures tactiques ne peuvent jamais faire office de stratégie car, dans ce cas, les reniements ne sont pas loin, indépendamment des volontés individuelles qui peuvent procéder de bonnes intentions.
Nous l’avons toujours dit : nous n’avons pas choisi le chemin le plus facile mais le plus juste», a-t-il martelé, rappelant que ce congrès s’est déroulé dans une situation politique marquée par «la répression des activistes et des activités politiques». Selon lui, «cette politique de fuite en avant, dont les promoteurs rêvent de la restauration de l’univers politique des années 1970 et de ses dogmes stérilisants où les libertés fondamentales et d’opinion procédaient de la contre-révolution, plombe la vie politique, économique, sociale et culturelle du pays, fragilise plutôt l’Algérie».
Abordant le volet économique, l’orateur pointe du doigt «le blocage et le marasme ambiant» qui, a-t-il souligné, «ne peuvent pas être réglés simplement par la promulgation d’un nouveau code des investissements». «La visibilité et la lisibilité dans ce domaine nécessitent la stabilité dans la législation et les règlements y afférents, leur respect par une justice libérée des contingences politiques. C’est loin d’être le cas aujourd’hui. Dans la pratique, il n’y a pas que l’immobilisme qui se paie cash, les incohérences économiques et les tâtonnements sont aussi ruineux», a-t-il rappelé.
Après avoir évoqué les questions internationales, notamment la crise diplomatique entre l’Algérie et l’Espagne, Atmane Mazouz a présenté les membres du secrétariat du RCD, composé de plusieurs nouvelles têtes, dont beaucoup sont des militants qui accèdent pour la première fois à la direction du parti.