A son premier jour, l’opération a vu la collecte de tonnes de déchets, dont en majorité des objets que les citoyens jettent au quotidien, sans se soucier de leurs effets sur l’environnement.
L’opération d’assainissement des oueds et de nettoyage des réseaux d’évacuation des eaux pluviales est actuellement la principale préoccupation dans plusieurs communes de la wilaya de Jijel. La campagne, qui a été lancée samedi 26 août, devra se poursuivre pour plusieurs jours, suivant les instructions du wali de Jijel, lors du dernier conseil exécutif, et avec le suivi des autorités chapeautées par le secrétaire général de la wilaya, sans oublier la mobilisation de moyens importants, dans le but d’assainir pas moins de 115 points recensés.
La campagne, qui s’inscrit dans la stratégie de prévention contre les éventuelles pluies qui marquent toujours cette période de l’année juste avant l’automne, et qui se distinguent par leur importance, ce qui avait toujours causé des crues et des inondations, a été élargie à toutes les communes de la wilaya. Du côté des services de la wilaya, on parle de la mobilisation de près d’un millier d’agents communaux appartenant à divers établissements, ainsi que des centaines d’engins, dont des bulldozers, des pelleteuses, des pelles mécaniques et des camions.
Toutefois, un constat se dégage lors du premier jour de cette opération relatif aux quantités importantes de déchets dégagés et récoltés au niveau des réseaux d’évacuation des eaux pluviales. À Taher où le principal point noir a toujours été l’oued Tassift, qui concentre tous les maux de cette ville à travers la situation catastrophique dans laquelle il se trouve au point de représenter un véritable danger sur la santé publique. Ce cours d’eau est un cloaque dans lequel se déversent les eaux usées de plusieurs quartiers. Son traitement nécessitera encore des moyens plus importants, mais aussi une opération de curage et de nettoyage permanents.
Incivisme des citoyens
Cet état est le résultat de plusieurs années de négligence et de laisser-aller qui a touché plusieurs lieux dans les communes, notamment ceux situés à proximité des cours d’eau où les riverains se permettent de tout jeter à longueur d’année. Avec le temps, ces endroits sont devenus des décharges sauvages qui ont pris de l’importance, au point qu’il est impossible de les assainir en une campagne circonstancielle qui demeure marquée par un tapage médiatique.
Il faut dire que sur les images de cette opération publiées sur le site officiel de la wilaya, on voit beaucoup plus de responsables administratifs que d’agents de nettoyage, qui sont les seuls à mettre la main à la pâte, alors que les membres des associations de la société civile sont loin de s’impliquer. De cette opération, il en ressort que le point commun à tous ces points noirs demeure l’incivisme des citoyens, qui n’ont plus aucun souci pour l’hygiène, la salubrité et la protection de l’environnement.
Que ce soit à El Milia, El Aouana, Ziama Mansouria, Texenna, Kaous, Djimla, El Ancer et même à Jijel, il a été constaté que les agents de nettoyage ont dégagé des tonnes de déchets qui bouchaient les avaloirs, les conduits d’évacuation, les caniveaux et autres canaux, représentant en majorité des objets utilisés au quotidien et que les consommateurs s’en débarrassent sans penser aux conséquences de leurs gestes.
Il s’agit essentiellement de ces milliers de bouteilles, sachets en plastique, cartons, boites de jus et surtout de gobelets de café, sachant que les Algériens sont parmi les plus consommateurs de cette boisson. Mais finalement, tous ces déchets iront obstruer les caniveaux et les avaloirs pour causer des dégâts.
Devant cette situation, on est en droit de s’interroger s’il faut plutôt mener une campagne d’assainissement dans les mentalités pour inciter les citoyens à apprendre une culture du civisme au lieu de la culture de la prévention, au moment où les responsables dans les communes pêchent toujours par esprit d’initiative pour installer des bacs à ordures. Une situation qui prévaut dans toutes les régions d’Algérie et non pas uniquement à Jijel, car à quoi cela sert-il de mobiliser les moyens pour nettoyer les points noirs, si on sera confrontés au même problème dans quelques mois ?