Archéologie subaquatique : Appel à la création d'un module à Tipasa

18/05/2024 mis à jour: 05:53
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Danger en haute mer : risques et mesures de protection des biens culturels sous-marins», tel est le thème de la dernière intervention (16 mai, ndlr) d’une série de conférences programmées par l’Enscrbc (Ecole nationale supérieure de conservation et restauration des biens culturels), durant la célébration du mois du patrimoine (18 avril -18 mai). 

Des chercheurs, experts, archéologues, architectes, scientifiques, se sont relayés pour animer cet événement culturel, qui  s’est déroulé à la salle des conférences de l’ENSCRBC.

L’archéologue-plongeur, docteur en archéologie et chercheur au CNRA (Centre national en recherches archéologiques) Bensalah Nazim aura été l’ultime conférencier qui s’est étalé sur un thème encore méconnu en Algérie, en dépit de la richesse du passé historique et archéologique que recèle la longue bande du littoral algérien. A travers les débats qui a suivi l’intervention du docteur Bensalah Nazim, il a été proposé la création d’un module sur l’archéologie subaquatique en Algérie. 

Il s’avère impératif et urgent. Plusieurs batailles avaient eu lieu dans le lointain passé jusqu’à la Secpnde Guerre mondiale à l’approche des villes côtières algériennes. Des sites archéologiques, des épaves, des trésors, la faune et la flore marine, demeurent encore sous la mer. 

Il s’agit des patrimoines qui sont confrontés à une multitude de risques naturels et agressions humaines. Réchauffement climatique et ses conséquences négatives, rejets des eaux chimiques, pillages, la pêche au chalut de fond, utilisation des explosifs par des pécheurs en mer, pillage du corail, les travaux d’aménagement des ports et des digues entrepris le long du littoral, sans prise en charge de l’aspect culturel, sans consulter les spécialistes, la présence des dangereux mollusques qui s’attaquent aux navires immergés, les accidents naturels tel que les tsunamis, (un mot japonais qui signifie port et vague), le port de Jijel avait été victime d’un tsunami le 21 août 1956, autant de facteurs qui menacent l’existence du littoral algérien. Afin de pouvoir garder la mémoire de l’environnement marin algérien, il y a lieu de se documenter, d’étudier le milieu sous-marins, faire appel aux photographes professionnel pour les fonds marins, former les restaurateurs et les conservateurs sous la mer.

 «En effet, il y a un vide, reconnaît un archéologue du CNRA, les missions sont claires, le CNRA est créé pour la recherche archéologique et l’ENSCRBC pour la formation,  mais pour accomplir la mission de protection des biens historiques subaquatiques, il faut que l’Etat pense à créer une institution pour cette 3ème mission», avoue cet intervenant. L’exemple des 4 canons du XVe siècle, récupérés du port de Cherchell par l’entreprise portugaise lors du dragage du port, sont déposés au musée de Cherchell. Ils sont livrés à la dégradation. 

Aucune mesure de protection de ces canons n’a été entreprise depuis plus d’une décennie. L’Algérie a ratifié la convention de l’Unesco et dispose des textes législatifs inhérents à la protection du patrimoine culturel subaquatique. Le constat est amer. Les richesses existent sous les eaux nationales (mer) et les eaux intérieures (lacs). Le conférencier a divulgué des définitions, telles que l’archéologie sous-marine, l’archéologie navale, tout en mettant l’accent sur l’obligation de soumettre une formation de plongée sous-marine aux étudiants en archéologie. 

Il n’en demeure pas moins que l’apport et le soutien de l’ANP à travers les services de la marine nationale avaient été mis en exergue dans la conjugaison des efforts pour exercer correctement cette mission de protection des objets culturels subaquatiques algériens.  

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