Après une campagne moisson-battage faible en rendements : Les quantités des céréales collectées par l’OACI en chute

15/01/2022 mis à jour: 02:20
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Photo : D. R.

A l’issue d’une campagne moisson-battage 2020/2021 maigre en rendements, l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) n’a récolté, selon le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelhafid Henni, que 13 millions de quintaux (q) de blé dur et tendre, enregistrant ainsi un déficit important à combler par l’importation.

Ce chiffre représente moins de la moitié des capacités de stockage de l’Office, évaluées à 28 millions de quintaux. Ce qui était prévisible eu égard à la sécheresse qui a marqué l’année 2021.

Une période durant laquelle, l’OAIC a lancé plusieurs opérations d’importation pour faire face aux besoins du marché en céréales. La rareté des pluies a bien sûr eu son impact sur les niveaux de production, qui sont tombés au-dessous des 39 millions de quintaux de la saison 2019/2020 et dont une partie est collectée par l’OAIC.

C’est dire qu’on est bien loin de la moyenne annuelle de 52 millions de quintaux produits entre 2017 et 2019. A ce rythme, il sera difficile d’atteindre les objectifs tracés par le gouvernement, à savoir augmenter la production des céréales à 65 millions de quintaux en 2022 et à 71,8 millions en 2024. Mais aussi de porter la collecte à 32 millions de quintaux. Nous en sommes aujourd’hui à moins de la moitié avec les 13 millions de quintaux, un chiffre dévoilé par le ministre lors d’une séance plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN).

L’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentaire (FAO) avait déjà souligné cette tendance baissière des résultats de la filière céréalière. En août dernier, la FAO avait tablé sur un recul de 38% de la récolte céréalière en Algérie en 2021 par rapport à l’année précédente. En parallèle, l’organisation onusienne avait aussi prévu une augmentation des importations algériennes de céréales, essentiellement de blé, qui devraient connaître une hausse de 25% par rapport à l’année passée et de 7% au-dessus de la moyenne durant la saison de commercialisation 2021/2022.

«Même pendant les années de production locale abondante, le pays dépend fortement des importations de céréales, le blé tendre étant le plus important», soulignait la note de la FAO, qui rappelait : «Au cours des cinq dernières années, les besoins d’importation du pays ont été en moyenne d’environ 7,6 millions de tonnes par an, principalement de blé tendre, qui représente environ 70% de la consommation intérieure.»

Spéculation sur l’orge

Pour revenir au bilan dressé par le ministre de l’Agriculture, par catégorie, l’OACI n’a collecté que 135 000 q d’orge, alors que les besoins dépassent les 8 millions de quintaux. Et dire qu’en 2010, l’Algérie avait repris l’exportation d’orge, une première depuis 1967. Onze ans après, la situation semble renverser, avec la chute de la production et de la collecte d’orge.

D’ailleurs, selon l’Institut technique des grandes cultures (ITGC), malgré l’importance de la surface cultivée en orge (2 200 000 hectares), seulement 400 000 q ont été récoltés et un tiers seulement se retrouve chez l’OAIC. L’ITGC impute cela à la vente de la récolte sur le marché parallèle par certains agriculteurs, au lieu de l’OAIC. Ce que le ministre a souligné devant les députés.

La situation a eu comme effet direct l’apparition de la spéculation dans la production du son et sa mise à disposition pour les éleveurs, d’autant que 40% seulement leur sont directement destinés, tandis que 60% sont mis à la vente libre, selon les explications du ministre qui n’a pas manqué de condamner ces pratiques.

Comme solution face à une telle situation, le MADR travaille en coordination avec le ministre de l’Industrie pour se diriger définitivement vers la vente de son directement à l’éleveur ou aux usines productrices de fourrages pour animaux seulement, et l’interdiction de leur vente libre en dehors des minoteries.

Et ce au moment où le prix de vente de l’orge aux éleveurs connaît en ce début d’année une hausse, puisque les coopératives de céréales et de légumes secs (CCLS) le cèdent désormais à 2000 DA le quintal au lieu de 1550 auparavant.

A noter aussi la baisse de l’offre par rapport à la demande.

Concernant le stockage, le secteur s’attelle à augmenter les capacités de stockage de l’OAIC (28 millions de quintaux actuellement), à travers le projet de réalisation de 30 silos de stockage, dont 16 finalisés et 14 enregistrant un retard, alors que, selon le ministre, tous les moyens sont disponibles pour leur réalisation avec des capacités nationales, sans recourir à l’expertise ou aux fonds étrangers.

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