Après trois plans de sauvetage : La Grèce sort de la surveillance renforcée de la Commission européenne

21/08/2022 mis à jour: 23:00
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Après 12 ans de surveillance renforcée imposée par la Commission européenne, la Grèce tourne une page, «un jour historique pour la Grèce et les Grecs», a annoncé hier le Premier ministre grec dans une adresse à la nation.

«Un cycle de 12 ans qui a apporté de la douleur aux citoyens, fait stagner l’économie et diviser la société se referme», a estimé hier le Premier ministre conservateur, Kyriakos Mitsotakis, cité par l’APS. «Un nouvel horizon clair de croissance, d’unité, de prospérité émerge pour tous», a-t-il ajouté.

En 2010, le gouvernement grec, qui s’aperçoit que ses caisses sont vides, fait appel à l’UE, à la Banque centrale européenne et au Fonds monétaire international. Depuis 2010, trois plans de sauvetage de 289 milliards d’euros sont mis en place par ces créanciers qui exigent d’Athènes de prendre des mesures d’austérité visant à améliorer les finances publiques du pays et à faire rentrer de l’argent dans les caisses.

Les retraites et les salaires sont diminués, les impôts sont augmentés, les embauches dans le public sont gelées, les budgets des administrations, des hôpitaux et de tous les organismes publics sont amputés. En 2018, le troisième programme s’achève, mais la Commission européenne lance ensuite un régime de surveillance renforcée de l’économie grecque pour vérifier la mise en place des réformes prises et la poursuite des privatisations.

Athènes s’engage aussi à maintenir un surplus primaire (avant service de la dette) de 3,5% du produit intérieur brut (PIB). «La Grèce d’aujourd’hui est une Grèce différente», a assuré le Premier ministre. «Nous avons une forte croissance et une baisse importante du chômage de 3% depuis l’an dernier et de 5% depuis 2019», a-t-il aussi souligné.

La Commission européenne s’attend à une croissance de 4% cette année alors qu’en moyenne dans la zone euro elle devrait s’élever à 2,6%. Mais le chômage reste l’un des plus élevés de la zone euro, le salaire minimum l’un des plus faibles, et la dette de 180% du PIB reste un poids pour l’économie du pays. 

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