Après une grève d’une dizaine de jours, les éboueurs de l’EPIC communale de la ville de Constantine ont mis fin à leur débrayage jeudi dernier.
Cette décision a été prise, mercredi en fin de journée, au moment où les grévistes discutaient de la possibilité de porter l’affaire devant la justice et commençaient déjà à consulter des avocats. «Puis nous avons reçu des mises en demeure verbales de la part des services de la wilaya pour reprendre le travail, en attendant la concrétisation des promesses que le maire nous a faites durant ce mois. On nous a demandé d’attendre un mois pour prendre en charge nos requêtes. Sinon, il y aura licenciement des contractuels et des sanctions pour les permanents», a déclaré un des éboueurs grévistes ayant requis l’anonymat. Ce dernier, comme ses collègues, a qualifié cette instruction comme «une forme d’intimidation» à l’égard de cette catégorie d’employés, qui n’a fait que dénoncer les conditions de travail jugées inadmissibles. Notre interlocuteur a rappelé que les éboueurs avaient refusé de rejoindre leurs postes, tout en demandant des engagements officiels et écrits de la part du maire de la ville et non pas des promesses verbales pour calmer les esprits. Les grévistes qualifient leurs salaires de «minables» avec la baisse du pouvoir d’achat. Ils affirment n’avoir bénéficié d’aucune prime, particulièrement celle de la contagion. Cela, sans parler des indemnisations pour tous les week-ends travaillés et que l’administration refuse d’accorder, ainsi que le manque des tenues adéquates pour leurs tâches.
Une mauvaise gestion et des interrogations
Lors de leur débrayage, les protestataires ont demandé également l’ouverture d’une enquête sur la gestion de cette EPIC. «Les responsables de cet établissement, dont certains n’ont même pas les compétences requises pour le gérer, se sont octroyé des salaires exorbitants en plus des primes, alors que nous sommes privés de nos droits», réclament-ils.
À noter que les communes débloquent annuellement des enveloppes financières colossales pour le ramassage des ordures ménagères, mais les résultats sur tous les plans ne sont pas satisfaisants. Lors d’une réunion tenue, mercredi dernier, sur le développement local au siège de la wilaya à la cité Daksi Abdesselem, en présence des maires, le DAL de Constantine, Nacer Zougari, a avancé un budget de 120 milliards de centimes consacré pour la collecte des déchets ménagers dans la commune de Constantine. Malheureusement, des éboueurs continuent de toucher un salaire de 22 000 DA après des années de service. Pour leur part les grévistes se sont interrogés sur les raisons derrière la non-signature d’un engagement écrit pour recouvrer leurs droits. Ils menacent de reprendre leur mouvement, si les promesses ne seront pas concrétisées après ce mois.