Après l’éradication du bidonville Meskine à Constantine : Le site transformé en décharge sauvage

22/05/2024 mis à jour: 07:01
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Les habitants sollicitent l’intervention des autorités Photos : el watan

Les cités Sakiet Sidi Youcef (ex-Bum) et Frères Abbes (Oued El Had) à Constantine étouffent sous le poids d’une insalubrité grandissante, source de multiples nuisances et de graves inquiétudes pour les habitants. Le doigt accusateur est pointé vers le bidonville de Meskine, situé en contrebas des deux cités, qui, malgré plusieurs opérations de relogement, continue de générer des désagréments considérables pour les riverains, qui ne voient plus le bout du tunnel. 

Après le dernier relogement, la démolition des constructions anarchiques du bidonville Meskine n’a pas été suivie d’opérations de nettoyage. Les déblais et les débris jonchent le sol, créant un paysage désolant et propice à la prolifération des maladies et des vecteurs de nuisance. «Le lieu est devenu un refuge pour les dealers et une décharge à ciel ouvert où des déchets ménagers s’amoncellent», ont révélé les habitants rencontrés sur place. «Des moustiques et même des serpents s’infiltrent dans nos maisons», ajoutent-ils, redoutant les dangers sanitaires et l’insécurité que cette situation a engendrés. Certains témoignent que des sources de la commune leur ont affirmé qu’il s’agit «d’une stratégie pour empêcher le squat du terrain vide ou le retour de quelques familles». Une mesure qualifiée d’absurde par nos interlocuteurs. 

Ces derniers soulignent que l’état des lieux est devenu insupportable en hiver comme en été. L’endroit s’est transformé à une véritable décharge sauvage, située à quelques pas de l’école primaire El Cheikh Ahmed El Hocine et de la mosquée Omar Ibn Abdelaziz. L’impact sur la vie quotidienne est palpable, notamment pour les enfants scolarisés. «Comment peut-on apprendre la propreté et le civisme à nos enfants face à un tel spectacle  ?», s’interroge un père de famille désemparé. «L’éducation commence par l’environnement», rappelle-t-il, soulignant l’urgence d’une action concrète de la part des autorités pour remédier à ce problème. Les habitants évoquent également les odeurs nauséabondes et les nuisances générées particulièrement par les chiens errants, attirés par les détritus. «Il est devenu impossible d’ouvrir nos fenêtres», déplore une habitante, exaspérée par les conditions de vie dégradantes. 


Des familles y habitent toujours

En plus de l’insécurité, notre interlocutrice indique que la situation est plus compliquée avec la persistance de certaines familles qui continuent d’y habiter. «Des familles possèdent des troupeaux de chèvres et refusent de quitter ce bidonville, sous prétexte qu’ils sont propriétaires. Mais c’est le genre de constructions illicites qui crée cette bidonvilisation des lieux», a-t-elle expliqué.

 Pour conclure, nos interlocuteurs affirment que le bidonville Meskine n’est qu’un exemple parmi d’autres, à l’instar du bidonville dit Sarkina, où les habitants vivent le même calvaire. Face à cette situation alarmante, les habitants interpellent les autorités de la wilaya pour exiger une intervention rapide et efficace. Ils réclament notamment l’organisation d’opérations de nettoyage et de déblaiement des sites des bidonvilles, dont Meskine, ainsi que des mesures pour garantir la sécurité et la salubrité durables dans les quartiers voisins. Si la débidonvillisation est nécessaire, selon certains témoignages, elle ne doit pas se faire au détriment des conditions de vie des populations qui habitent à proximité. 

Un suivi adéquat et une implication durable des autorités locales, persistent-ils, sont indispensables pour garantir un cadre de vie sain et décent pour tous les citoyens de Constantine. Cette situation met en lumière la nécessité d’une approche plus globale et durable de la débidonvillisation. Il ne suffit pas de démolir des habitations précaires sans proposer de solutions alternatives pour exploiter les sites. 

Ce, dans le but d’éviter la reproduction des bidonvilles et leurs conséquences néfastes sur l’environnement et la santé publique.                                               

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